C'est pas vraiment là que je voulais atterrir... pardon - -""""

Je me retournai, amusé par la scène que j'avais suivi tout en regardant à l'extérieur.

- Hé bien, Rika, besoin d'aide ?...

Sans attendre de réponse, j'ouvris la porte pour rassurer l'infirmière.

- Ne vous en faites pas Madame, Rika est sous ma surveillance, lui fis-je d'un ton charmeur, accompagné du sourire assorti.
" Euh ... Hé bien ... je ...; B...Bien, monsieur Philos, merci. "

Je refermai la porte et souris à Rika, assez amusé par cette distraction singulière.

- Des problèmes avec les infirmeries ? lui demandai-je.

Contre toute attente, j'éclatai de rire. Je ris ainsi pendant quelques secondes avant de me calmer légèrement, puis de lui dire avec un sourire :

- Je pense qu'au vu de sa réaction, le oui ne t'était pas destiné.

Je la regardai et fronçai les sourcils.

- D'ailleurs, si tu es totalement rétablie, je ne vois pas pourquoi elle s'est obstinée à te garder ... Tu es complètement rétablie, n'est ce pas ? lui demandai-je ensuite, inquiet.

Je soupirai, écartai d'un grand geste les papiers sur mon bureau, puis fis léviter Rika jusqu'à mon bureau où je l'y assis.

- C'est toujours à moi de faire tout le boulot, grommelai-je, néanmoins amusé.

J'approchai mes mains, que je laissai à quelques centimètres d'elle,fermant les yeux. Une douce lueur vint éclairer mes paumes, et bientôt, j'avais devant moi l'état complet de Rika. Je soupirai en voyant que les jours de repos prescrits n'auraient pas été de trop, cependant ne dis rien, et continuai mon diagnostic. Au bout de quelques minutes, je m'écartai de la jeune fille pour la fixer.

- Mouais. On ne peut pas dire que tu sois dans le meilleur de tes états. Mais bon, à part te clouer sur ton lit, je ne vois pas comment je pourrai faire pour t'obliger à te reposer, soupirai-je. On va dire que c'est bon.

Je pris une feuille sous un tas en équilibre instable, puis saisis un crayon dans un tiroir encombré, pour écrire quelques lignes :

" Après un examen des blessures de Mlle Iris, et, au vu de ses capacités de régénération, je l'autorise à quitter l'infirmerie, avec mes recommandations. Veillez cependant à ce que des personnes de confiance la surveillent durant sa convalescence."

Je lui tendis le papier avec un sourire.

- Et voilà Mademoiselle.

Je regardai la pile de papiers (dois-je préciser qu'elle faisait environ ma taille ?...) s'effondrer au ralenti. Le fracas me fit trembler, et je manquai de tomber, emporté par le flot de papiers. Lorsque tout cessa, je me relevai, d'ultimes papiers volant autour de moi, et soupirai, une main sur le front.
Je commençai à m'avancer vers un endroit épargné par la chute des papiers, lorsqu'un d'entre eux eut la bonne idée de me faire rencontrer le sol. (décidément, je l'aimais ce sol ...) Je me relevai en grommelant, puis claquai des doigts d'un air désespéré.
Les papiers partirent se ranger d'eux -même. Je levai un pied pour qu'un d'entre eux rejoigne ses congénères.
Lorsque la pile reprit son équilibre précaire, je me tournai vers Rika.

- Ne t'en fais pas ... J'ai, disons, pris l'habitude.

Je regardai mon bureau, tournant sur moi-même. Apparemment, la pile avait des sœurs. Des Grandes sœurs. Je déglutis.

- Je crois qu'un peu de rangement ne serait pas superflu ...

Un papier volant vint atterrir devant moi.

" Urgent, dettes contractées, à payer avant le ...."

Oups. La date avait deux bonnes années. Je déglutis de nouveau.

- Je pense que je vais devoir annuler mes balades dans l'île pendant au moins les quatre mois qui suivent, histoire de ne pas un jour mourir étouffé là dessous.

J'haussai un sourcil, avant de rire face à ses remarques et à l'air amusé qu'elle tentait de cacher mais qui transparaissait nettement dans sa voix.

- Je dois avouer que ce bureau n'est pas très ...

Je toussotai.

- ... très organisé...

Je jetai un énième coup d'œil autour de moi.

- Mais je crois qu'il va falloir que je trie les papiers un de ces quatre.

Un autre papier recouvert de poussière sur une étagère vint voler jusqu'à nous. Il portait la mention "Urgent", étalé en lettres rouges sur le haut. Je soupirai.

- Comme tu le vois ... Je pense que j'ai un sacré travail.

Je ris doucement.

- Ne t'en fais pas, tes moqueries je les ai amplement méritées. Je dénigre un peu mon travail ces derniers temps, il vaudrait mieux que je me mette à travailler ... Sinon je vais me faire taper sur les doigts.

Je lui souris.

- Pour ce qui est de ce papier, à vrai dire on me demandait de l'argent ... Je crois que je peux m'estimer heureux d'avoir une armée d'avocats aux dents aiguisées au service de l'Institut. Sinon, Terrae serait en proie aux huissiers.

J'imaginai un instant la scène: les élèves voyant le mobilier de leur Institut se faire emmener ... Et surtout leur réaction.

- La scène serait comique, je dois l'avouer. Enfin, pour nous. Un peu moins pour les huissiers.

Je souris légèrement.

J'écoutai sa question avec attention, puis soupirai en faisant un léger sourire.

- C'est dingue .... Vous me posez toutes la même question en ce moment, rigolai-je. Pour ce qui est de tes pouvoirs, sache que tu peux guérir des plaies superficielles et des fractures ... Tu peux aussi faire disparaître complètement des petites cicatrices, ou de anciennes blessures en voie de guérison. Les points les plus difficiles sont les zones cérébrales et nerveuses. même en temps que Master il est très difficile d'y arriver. Quant à créer un nouveau membre, n'y pense même pas. Mais sache que ton pouvoir est bloqué ... Une simple précaution, pour que les Etoiles ne se sentent pas obligées de mourir de fatigue, souris-je.

Je secouai la tête.

- Tu ne m'as pas embêté du tout. Je suis là pour ça après tout.

Je ris à la suite de sa remarque.

- Non, ce serait vraiment une punition trop dure. Je m'en voudrais ensuite.

Je ris de nouveau, amusé par cette distraction singulière.

Je la regardai avec un léger sourire, puis fis voleter le portable devant elle pour qu'elle n'ait pas à le récupérer.

- Allez, file. Ça m'a l'air urgent.

Je lui souris derechef.