Impressionant [Philos]

J'étais plongé dans la lecture de dossiers que m'avait rapporté Sadek, lorsque des coups frappés à ma porte me firent lever la tête. Je fermai rapidement les fenêtres correspondantes et fit s'ouvrir la porte d'un geste du menton. La silhouette que j'y vis m'était connue uniquement des dossiers ... Kay Arashi, démon Tonnerre.

- Bonjour mademoiselle. Que puis-je pour vous ? demandai-je avec un léger sourire.

Affolant. Le seul mot qui me venait à l'esprit. Comment est ce qu'un être humain pouvait avoir une telle aura, un karma hors du commum. En plus son karma était très étrange comme partagé en deux entités distinctes. Tous mes senses me criaient de faire demi tour mais je ne bougeai pas et avec un clignement des yeux pour me sortir de ma torpeur je dis:


- B.. bonjour monsieur le directeur. Umm... je ne vous dérange pas j'espère, dis-je avec un petit sourire.

Je tentai de me détendre, mais c'était dur. Avoir quelqu'un avec une telle puissance devant moi me tétanisais mes muscles.

Je souris à la jeune fille.

- Bien sûr que non. C'est mon rôle d'aider ceux qui en ont besoin ... Et tu m'as tout l'air d'être dans ce cas... Je me trompe ?

J'étais à la fois rassuré et étonné de pouvoir jouer ce rôle de directeur bienveillant ... Cette façade, à la fois utile et handicapante, facile à mettre en place et lourde à porter m'imposait sûreté et tourments.

En tout cas, cette jeune fille semblait difficilement sortir d'une surprise dont la cause m'était inconnue. Ce spectacle, étrange mais avec un côté attendrissant, m'amusait. Je me levai de mon fauteuil, pour me poser devant mon bureau, en face d'elle.

- Je vous écoute, mademoiselle Arashi.

Je fronçai les sourcils.

- Si tu ne m'en dis pas plus sur cette malformation ... Je ne pourrai rien faire. Explique moi,s'il te plaît.

J'étais devenu professionnel, oubliant politesse et façade. Je devais absolument synthétiser tous ses symptômes... Et lui sauver la vie.

Je regardai attentivement la tache de naissance avant qu'elle ne se retourne.

- Drôle de forme pour une simple tache de naissance...

Je la regardai.

- J'ai déjà entendu parler de malformations génétiques, mais rarement avec des manifestations comme les tiennes ...

Je fis le tour de mon bureau pour appuyer sur un bouton qui fit se transformer un tableau de carte ancienne en écran. L'interface s'alluma, et j'entrai toutes les données dans l'ordinateur. La base de données me renvoya à des dossiers connus et examinés autrefois... Mais il me manquait quelque chose.

- Dis moi ... Qui est cette personne qui t'a poussée à te transformer, comme tu me le disais ?... Je peux comprendre que c'est dur d'en parler, mais je dois savoir.

Je fermai les yeux et dis:

- Elle était mon maître autrefois. Elle m'a enseigné les techniques d'assassinat et m'a formé pour être maître d'armes. Son nom c'est Selena, dis-je en serrant les dents.


Je secouai la tête pour ne pas me déconcentrer et dis:

- Je sais que c'est... étrange comme cas ce que je viens vous présenter, dis-je avec un sourire d'excuse.

Je lui rendis son sourire.

- Tu sais, avec Terrae, j'ai appris à ne plus m'étonner de rien, souris-je.

Je regardai mes données quelques instants avant de lui demander :

- Je pourrai te faire une prise de sang, pour analyse ? Même avec mon don j'ai du mal à isoler tous les composants à distance...

Je hochai lentement la tête. J'avais une saite horreur des aiguilles. Une épée de deux mètres de long me faisait moins d'effet qu'un minuscule aiguille.


- En réalité je n'ai pas peur de mourir, dis-je en souriant. C'est juste que j'aimerai accomplir quelque chose avant mon dernier souffle.


Depuis que j'avais abondonné mon métier d'assassine, je m'étais jurée de ne plus jamais tuer. Mais je devais, tuer Selena. Lorsqu'une assassine veut en tuer une autre cela crée souvent des étincelles. Je commençais à me dire que je n'étais peut être pas tonerre pour rien.

J'eus un sourire.

- Tu me dis exactement la même chose qu'une femme que je connais, une master. Elle est condamnée. Tous les médecins ne lui donnaient que quelques mois à vivre. Mais elle avait un but. Ça fait deux ans qu'on lui avait prédit sa mort future. Avoir un but aide à vivre.

Je marquai une pause, puis allai chercher une petite seringue, ainsi qu'une compresse et du désinfectant.

- Je vais faire en sorte que tu ne sentes rien.

J'anesthésiai la zone à piquer, puis lui fis une prise de sang rapide. Je retirai l'aiguille doucement, pour en pas la blesser, et essuyai une goutte de sang qui s'échappait.

- Et voilà mademoiselle. Un instant.

J'appuyai dans un coin du mur, près de l'écran, et une zone d'analyses apparut, d'un panneau qui se déplia. J'y plaçai le sang et l'analysai pendant quelques secondes. Je me tournai ensuite vers Kay Arashi, avant de la regarder.

- Je crois qu'en fait, cette durée de vie limité te vient du fait que cet effet, que tu appelles berserk agit sur ton cerveau et te permet de débloquer tes capacités à leur niveau maximal. Tu sais que les hommes n'utilisent en général que 10 pour cents de leur capacités ... Cet effet te permet de briser le blocage que fait ton cerveau sur ton corps. Aussi, cela a des effets néfastes sur tes cellules, et ta santé en général.

Je lui souris.

- Non seulement, je pense pouvoir te soigner, mais, si tu le souhaites, je peux te permettre de lutter contre cet effet, si c'est ce que tu désires.

Une petite étincelle luisit dans mes yeux. L'espoir?

- Hmm... je veux bien accepter votre offre généreuse de me soigner et de m'aider à lutter contre mes "crises", cependant je présume qu'il faut donner quelque chose en échange non? demandai-je en le regardant.

Je réfléchis quelques instants et dis:

- Au cours de ma vie, j'ai rencontré des nombreuses personnes. Je sais reconnaître les personnes qui ont des capacités énormes. Et j'ai rarement rencontré des personnes aussi puissantes que vous, dis-je en gardant les yeux baissés. Je dois admettre que vous m'intriguez beaucoup directeur, dis-je en le regardant droit dans les yeux.


Oui, il était quelqu'un d'une puissance collossale, mais quelque chose clochait. Il était trop... calme.

Je la regardai avant de rire doucement.

- J'ai rencontré bien des gens mademoiselle. Et j'ai rarement rencontré quelqu'un d'aussi perspicace et direct que vous, lui répondis-je.

Je secouai ensuite la tête.

- Sachez ensuite que je ne fais jamais payer mes services. Pour moi, seul le sourire d'un élève guéri suffit à me combler.

J'avais choisis d'éviter sa réponse, et de poursuivre sur le sujet de sa guérison. Je ne voulais pas m'étaler sur ma personne qui était bien moins intéressante que d'autres.

Je fronçai les sourcils pendant quelques secondes mais je secouai la tête et eus un petit rire.


- Ce serait tellement bien si vous pouviez aussi guérir les douleur de l'âme, dis-je en haussant les épaules et en souriant. Alors que faudrai-t-il faire pour... m'alonger un peu mon espérance de vie? demandai-je en riant. Vous savez chui une casse cou alors j'ai bien peur que malgré vos efforts pour me gueérir ce ne soit tout de même pas pour une longue durée, dis-je en riant franchement.


Rien à faire, j'étais toujours aussi tendue, malgré l'aparence que je donnais. Il semblait gentil mais son karma me mettait automatiquement en alerte.

J'eus un léger sourire.

- J'y travaille, mais les peines de l'âme et du cœur me sont encore inconnues... Navré.

Je marquai une pause avant de continuer.

- Je pense pouvoir créer un sérum. Un sérum à base de votre sang et de votre adn, qui vous permettrait ... de renouveler vos cellules endommagées par les efforts intenses. Pour ce qui est de votre état à proprement parler ... Vous avez de la chance, je suis spécialisé en neurologie ... et tout part de votre cerveau.

Je lui fis un léger sourire.

- D'accord, dis-je après avoir réfléchi quelques secondes. Même si ça me semble impressionant que vous puissiez me rafistoler ainsi, je veux bien vous croire. Par contre j'ai bien peur de ne pas réussir à vous faire confiance... votre aura est trop... irrégulière, dis-je en le regardant droit dans les yeux. J'obéirai à vos consignes toutefois, dis-je en hochant la tête avec un petit sourire réservé.


C'était un personnage tellement empreint de mystère... C'en était frustrant de ne pas pouvoir le connaître davantage.

J'eus un léger sourire un peu triste.

- Je comprends. Je ne veux pas que vous me fassiez confiance, mademoiselle ... Je veux juste que vous vivez.

Je hochai la tête et dis:

- C'est très honorable à vous de vous soucier autant de vos élèves, dis-je avec un sourire chaleureux.

Je ne pensais pas qu'il soit un philantrope, mais s'il souhaitait vraiment aider ses élèves c'était très gentil de sa part.

- Je... peux toutefois vous poser une question? Umm... qu'est ce qui vous motive? Pourquoi vous démenez vous autant pour des parfaits étrangers? demandai-je en le regardant toujours droit dans les yeux.

La gentillesse est une chose, des services gratuits une autre.

Je la regardai, une lueur triste dans les yeux.

- Tout simplement parce que c'est mon rôle. En temps que directeur, j'ai sous ma protection tous les élèves ... Et je me suis juré de les protéger, eux et cet endroit, jusqu'à mon dernier souffle.

Je la regardai avec une lueur triste dans le regard.

- Tout simplement parce que c'est mon rôle. En temps que directeur, je suis le gardien de cet endroit, le protecteur de Terrae et de ses habitants. Je me suis juré de les défendre jusqu'à mon dernier souffle...

Je l'observai et dis:

- Mais la vraie question est: agissez vous par sens du devoir où est ce que cela vous rend heureux? demandai-je en le regardant droit dans les yeux et en parlant d'une voix franche sans fioritures.

Plus je lui parlais et plus il m'intriguait. Je savais que cette rencontre allait me marquer mais pas à ce point quand même. Puis je réfléchis et dis en baissant la tête:

- Pardonnez moi, je n'ai aucun droit d'imminiscier dans votre vie et dans votre façon de voir les choses. Ignorez ma dernière question, dis-je en regardant les lattes du plancher.

Depuis que j'étais ici à Terrae j'avais beaucoup changé. jamais auparavant je ne me serais autant posée de questions.

Je regardai la jeune fille et ne pus m'empêcher de sourire. Malgré sa dernière remarque, je choisis de lui répondre :

- Pour ces deux raisons. C'est mon devoir, mais j'y prends plaisir. Je ne veux voir que des sourires à Terrae, et, si j'avais trouvé le moyen de guérir les pleurs j'aurai donné l'astuce à tous les élèves de cet Institut, souris-je.

Je marquai une pause.

- Tu ne t'immisces pas dans ma vie, et je comprends que tu veuilles en savoir plus. C'est ton droit, dis-je doucement.

Je relevai la tête et dis:

- Hmm.. pas vraiment, dis-je en soupirant. Je ne devrais pas chercher à en savoir plus sur vous monsieur le directeur car en réalité je n'ai pas le droit. Je sais qu'il y a des forces qui vous entourent et qui me dépassent largement, dis-je en fronçant les sourcils. Je n'arrive pas à y mettre un nom dessus, c'est... étrange, dis-je en soupirant. J'ai l'impression que vous portez un très lourd fardeau monsieur, dis-je avec un regard un peu triste. J'ai aussi l'impression que vous voulez porter votre croix seul, ajoutai-je. J'ai moi même ma propre croix, c'est pourquoi je ne devrais pas m'intéresser à la votre.

Je fis une pause

- Personne ne veut impliquer les personnes qui sont chères dans une course destructrice, c'est pour cela que nous préférons porter seuls nos fardeaux, vous et moi, dis-je en le regardant droit dans les yeux une nouvelle fois, et en sentant un léger frisson parcourir mon échine.


Oui... son aura était effrayante. Il n'y avait pas d'autre mot pour la définir. Je ne connaissais pas son passé mais on n'arrive pas à ce degré de maîtrise de pouvoir sans souffrances. Je me demandais ce à quoi il avait du renoncer obtenir cette force. Moi j'avais dû renoncer à mon humanité pour devenir le monstre que j'étais auparavant: une assassine, une berserk, une arme vivante qui ne respire que pour sentir le sang dégouliner. Je voulais tuer celle qui m'a fait devenir ce monstre, et je voulais la tuer seule, sans impliquer personne. Si je devais l'affonter, je savais que je le payerai sans doute avec ma propre vie, et il était hors de question d'avoir des spectateurs.

J'eus un sourire plus froid, un peu moins prudent, un peu plus révélateur, sans doute.

- En effet, bien des forces nous dépassent, et j'ai bien peur qu'une m'ait prise sous son aile ... Tout comme vous, bien que nous soyons différents, dis-je. Je ne sais pas comment, mais vous voyez le cœur des gens, leur part refoulée. Gardez cette intuition, elle vous sera grandement utile.

Je la fixai, une lueur triste dans le regard.

- Je suis navré de vous effrayer autant. je le sens dans votre regard, votre attitude. Il y a des gens pour lesquels il est plus difficile de cacher ma part d'ombre, soupirai-je.