Un maître sur commande per favore

Je gravissais les marches de la tour deux par deux, me téléportant par moment. La dernière fois que j'étais venue, ça m'avait paru moins loin. J'y arrivai enfin. Je frappai deux coups distincts. Je retins mes cheveux en arrière et collai mon oreille à la porte. Je n'entendis aucun bruit, à part peut-être les battements de mon cœur. Je cessai de respirer quand j'entendis des bruits de pas. ça venait de la tour.
Bien comme Philos n'était pas là, ce qui m'arrangeait, je m'adossais au mur pour reprendre mon souffle et nouer mes cheveux. Je n'aimais pas trop avoir le visage dégagé bien que ça mette mes yeux en valeur. J'avais terriblement chaud à force de courir partout mais c'était tellement grisant de se dépenser. Je quittai mon appui et commençai à dévaler les marches lorsque la porte s'ouvrit. Je jetai un regard curieux à l'intérieur.

- Allo la Terre ici la Lune ?

J'avais tendance à inverser les deux mais j'avais appris à m'en amuser.

Des coups avaient été frappés à ma porte alors que je dormais travaillais. Réveillé en sursaut, j'avais entendu la personne s'éloigner de mon bureau ...
Je me relevai pour aller ouvrir ma porte. Il n'y avait plus personne, mais une voix que j'avais déjà entendu retentit dans les escaliers. Je me tournai, sortis de mon bureau pour apercevoir Léonie. Je lui fis un léger sourire amusé en entendant sa phrase.

- Et que fait la Lune dans l'escalier de cette tour après avoir frappé à ma porte ?...

Je ris.

- Oh rien la Lune s'impatientait parce que la Terre ne répondait pas. Vous dormiez ?

Je remontai les escaliers et m'approchai de lui. Tout en avançant je regardai dans le bureau. Une pile de feuilles y sommeillait.

- En même temps c'est ce que j'aurais fait avec tout ce que vous avez.

Je souris.

Je la regardai, balbutiant :

- N.. non, je travaillais, à vrai dire, et je travaillais même sur ...

Je soupirai et me mis la main sur la nuque.

- Bon, d'accord, je dormais.

Je la regardai avec sourire en coin.

- Bon, et vous veniez pour quoi, mademoiselle ?

- Pris sur le fait !

Je le regardai, les yeux pétillant de malice. Je mis du temps à trouver mes mots.

- En fait, j'aimerai avoir un... maître pour m'apprendre à contrôlé mon affinité. J'aimerais pouvoir m'améliorer. Et donc je me demandai si vous n'aviez pas quelqu'un à me proposer. Je sais que c'est ridicule de venir juste pour ça mais bon.

Je me sentais un peu bête en effet. J'aurais mieux fait de demander à Akira quand j'en avais l'occasion. Je sautillai d'un pied sur l'autre. J'avais une envie (anormal) de me dépenser.

Je réfléchis un instant.

- Tu es un Démon Téléporteur, c'est bien ça ?... Il y aurait bien Light, mais il a déjà un élève...

Je me passai la main dans les cheveux, cherchant parmi les masters. J'eus soudain une idée.

- Dis ... Cette histoire de maître, elle te presse énormément ? Parce que dans les Masters, je n'ai personne à te proposer, pour le moment. Tu peux chercher parmi les Etoiles ou les autres Démons plus avancés pour te parrainer ... Mais je pourrai te proposer quelqu'un, si tu attends un peu.

Je venais de trouver un moyen de garder Kasumi à Terrae plus de temps, et avais trouvé un maître pour Léonie, si elle en voulait un ... On faisait d'une pierre deux coups. Cependant, je comprenais si jamais elle ne voulait pas attendre.

Je n'étais pas pressée.

- Je peux attendre.

Je me demandai à qui il pensait et ne me gênai pas pour le lui demander :

- Vous pourriez me dire qui ou à quoi ressemble ce quelqu'un ?

Je me demandai si lui avait un élève. Dans ma tête, ça faisait un peu bizarre de songer qu'il pouvait avoir un éléve... à moins qu'il ne le forme à devenir directeur flemmard. Je souris à cette pensée.

Je hochai la tête, avant de regarder Léonie.

- Je ne sais pas si elle acceptera. C'est une jeune femme qui sera tout juste passé Master ... Et elle a un sacré caractère.

.. Et de surcroît c'est ma sœur.

- Mais elle était Démon Tonnerre ... Sait-on jamais.

Je la regardai. elle souriait, comme amusée.

- A quoi doit-on ce charmant sourire ? lui demandai-je.

Malgré le fait qu'elle sera passée tout juste Master, je pense qu'elle pourrait toujours men apprendre beaucoup. Je rougis d'un coup, d'un seul, lorsqu'il fit une remarque sur mon sourire.

- Quoi ? Euh... Rien ! Je... Je pensais à... quelque chose.

Je ne pus m'empêcher de rétorquer, en rigolant :

- Vous aimez poser des questions avec des tournures assez...gênantes à vos élèves ?

J'eus un léger sourire amusé.

- J'adore.

Je ris doucement avant de la regarder, me passant la main derrière la tête.

- Si ça avait pu t'aider, je t'aurais bien proposé de t'aider, mais j'ai une élève, et de surcroît, je n'aurais pu t'aider qu'en théorie ... Pour la pratique ça aurait été un peu plus dur, ris-je.

Ce que j'avais pensé être une bonne "blague" était donc réelle. J'entrouvris la bouche, béate. Je me retins de lui demander qui ça pouvait bien être. De toutes façons, quand je rencontrerai la personne, je m'en rendrai compte. Je m'y quelques secondes pour retrouver tous mes moyens.

- Philos, je tenais aussi à m'excuser pour la dernière fois. Mon attitude était exagérée et j'en suis désolée.

Et j'espérai qu'il s'en souvienne un peu sinon je passerai pour une triple idiote.

- Et juste une petite dernière chose, est-ce que j'ai le droit de partir quelques temps d'ici ? Et si oui, comment ? Parce qu'il se trouve que lors de ma venue à Terrae, je me suis endormie dans la voiture de ceux qui sont venus me chercher et ils ne m'ont réveillée qu'une fois ici.

Je passai une main derrière la tête, tripotant ma queue de cheval.

Je secouai la tête doucement, amusé par la tête qu'elle avait fait un instant.

- Ne t'en fais pas. Je ne tiens pas compte de ce genre de choses.

Je lui souris, avant de faire une petite grimace.

- A vrai dire, il te faudra passer Etoile ... Et encore. Les temps sont ... dangereux, et je refuse désormais de faire sortir une Etoile seule ... Mais si tu as besoin d'aide, pour une recherche quelconque, je pourrai essayer de t'aider, si tu le souhaites.

Je fronçai les sourcils. Je ne voulais pas de son aide sur ce coup là. C'était mes affaires et ça ne regardait que moi. Je me demandai ce qu'il entendait par "dangereux".

- Bien... ça me donnera encore plus de motivation pour m'entraîner !

J'ignorais comment passer Etoile mais j'y arriverai. Je n'avais pas le choix. Je détendis les muscles de mon visage.

- Bon, je crois que c'est tout pour aujourd'hui...

Je fis demi-tour. Une dernière fois je me tournai vers lui. C'était fou à quel point son visage était beau.

- Une dernière chose Philos. Pensez à mettre un coussin sur votre bureau, ça vous évitera les marques de doigts écrasées.

Je désignai ses joues.

- Arrivederci signore.

Je regardai mes doigts, puis touchai mes joues, avant de rire, surpris.

- Merci du conseil, je saurai m'en souvenir, dis-je avec un sourire toujours accroché aux lèvres.

Je lui fis un léger signe de la main.

- Au revoir miss.