Passage en silence ...[privé]

**Storm** Mer 14 Oct - 17:38

Le sommeil ... Pourquoi il s'est caché celui-là ? Depuis trois jours je n'avais pas réussi à dormi, enfin si ... Mais j'avais été réveillée par des cauchemars, tous plus horribles les uns que les autres. Je marchai doucement dans les couloirs de la Tour Or, plus pour me fatiguer qu'autre chose, quand je m'arrêtai devant la porte du bureau de Philos.
Je fixai cette porte, hésitant entre entrer et passer mon chemin. J'écoutai les battements du cœur du locataire, si familier et pourtant si lointain. Je le devinai assis à son bureau, écrivant ou feuilletant des dossiers, ou bien encore dormant tranquillement, le soleil d'automne réchauffant doucement son visage.
C'est là que je me rendis compte que ne plus le voir me manquais. Depuis une bonne semaine je ne l'avais pas croisé, et j'espérais à chaque tournant reconnaitre sa silhouette, sa chevelure blanche de neige si repérable. Je voulais qu'il se retourne vers moi, qu'il me fixe avec ses yeux couleur émeraude qui, à chaque fois, me faisant l'effet d'Hiroshima dans mon esprit comme dans mon corps tout entier. Je soupirai, restant à fixer la porte, espérant follement qu'il se rende compte que j'étais là, qu'il sorte ... Mais ce n'était qu'une élucubration de plus à rajouter à la liste ...

**Philos** Mer 14 Oct - 22:03

Je l'avais entendue.
Elle était là, derrière la porte, immobile. Je pouvais presque voir sa silhouette se dessiner à travers le bois épais.
Alors que j'écrivais, j'avais entendu et reconnu le rythme léger de ses pas et celui, plus lourd, de son cœur. Connaissant ces sons parfaitement, je n'avais pas eu besoin de très longtemps pour deviner de qui il s'agissait.
J'espérais qu'elle entre, qu'elle vienne me parler, que l'on s'explique ... Sa présence, étrangement, me manquait. Je n'avais plus l'habitude d'être seul, plus l'habitude de ne pas la voir souvent.
Je regardai sans la voir la porte, voyant au delà, voyant la femme qu'il y avait derrière, belle, forte, fière ... Et terriblement agaçante par son mutisme têtu.

**Storm** Mer 14 Oct - 22:27

Je n'entendais plus le griffonement de la plume sur le papier. Il m'avait repéré, c'est cela ? Je retins un nouveau soupir, m'approchant doucement de la porte, posant ma main sur la poignée ... Pour finalement retirer ma main, et la poser sur la porte, écoutant attentivement les battements de son coeur, à défaut de le voir. Il voulait que je l'oublie ? Je ne pouvais plus le voir, il ne voulait plus. Comment j'allais bien pouvoir faire pour : un, tenir ma promesse, et deux, aller bien sans le voir ? Avec tous ces cauchemars qui me reprenait, dans lesquels je revoyais tout ce que j'avais vu dans la salle d'entrainement, je mourrais d'envie de le voir, de lui parler, de lui en parler ... D'essayer de sortir la tête de l'eau, pour quelqu'un. Parce que je voulais aller bien pour lui, mais c'était légèrment compromis vu que je ne le voyais plus. Pourquoi n'allait-il pas ouvrir la porte, pour me saluer, juste me saluer ? C'était un caprice, un caprice de gamine, mais je m'en fichais éperduement, je voulais que ce caprice se réalise ...

**Philos** Ven 16 Oct - 22:38

Elle s'était stoppée devant la porte. Souplement et silencieusement, je m'avançai jusqu'à la porte massive, posant ma main contre le bois. J'avais un instant voulu lui ouvrir, mais comment aurait-elle réagi ?...
Je fermai les yeux, laissant glisser ma main contre la porte, mon front allant heurter sans un bruit la surface rêche de la porte.

**Storm** Ven 16 Oct - 22:48

J'ouvris de grands yeux et souris en l'entendant tout près, derrière la porte. Je ne pus m'empêcher de murmurer, de manière presque inaudible, son prénom. Mais le silence qui suivit me fis perdre mon sourire. Je pensais qu'il allait ouvrir, mais ce n'était pas le cas. Je soupirai doucement, laissant glisser ma main sur la porte avant de la faire retomber le long de mon corps. Une fois de plus ma voix franchit mes lèvres en un murmure :

- Pardon ...

Je commençai à m'éloigner, espérant fort qu'il accepterai mes excuses, et qu'il voudrait me revoir ...

**Philos** Ven 16 Oct - 23:08

J'ouvris les yeux au son de mon prénom franchissant ses lèvres. Puis un pardon le suivit. Je m'éloignai de la porte, soufflant :

- Il n'y a rien à pardonner. Je suis le seul coupable ici.

Je retournai à mon bureau, pensif, soucieux... n'ayant pas -ou plus- la tête à ça.

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