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Hey, Lyla ! A star's about to fall ...

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Message  Philos Lun 26 Juil - 3:42

A côté de moi, la bouteille est vide. Depuis combien de temps est-elle partie ? Depuis combien de temps cette porte a-t-elle claqué ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Cette bouteille, celle qu'elle nous avait amenés, cette bouteille aux vertus magiques, cette bouteille qui faisait taire Hikaru et qui donnait le plein contrôle à Yoru. Cette bouteille qui faisait taire la lumière et laissait place à la nuit. Cette bouteille d'un alcool européen dont j'ai oublié le nom, cette bouteille dont je n'arrive plus à lire l'étiquette.
Il a longtemps voulu reprendre le contrôle, alors que j'étais allongé sur son tapis, aussi pitoyable qu'un chien. Quand avait-il cessé de parler ? Au bout de quel verre ? Je ne sais plus. A côté de moi, la bouteille est vide.

Assis sur ce fauteuil que je déteste, le verre vide encore à la main, je regarde sans voir en face de moi. La douleur me ronge comme un poison, le chagrin est pour moi comme un serpent me mordant en permanence le cœur.
J'ai besoin de courage. Alors j'ai vidé la bouteille pour ne plus avoir peur.
J'ai besoin de silence. Alors j'ai vidé la bouteille pour le faire taire.
J'ai besoin de me souvenir. Alors j'ai vidé la bouteille pour garder Son sourire bien en tête.
J'ai besoin d'oublier. Alors j'ai vidé la bouteille pour ne plus penser à mon existence.
J'ai besoin de lâcheté. Alors j'ai bu, j'ai bu jusqu'à embrumer mon cerveau, pour ne plus croire en la vie.

Lentement, je me redresse, me relève de ce fauteuil, titube quelques instants dans la pièce écarlate. Le coucher de Soleil est là, sur Terrae, il inonde les Tours, il inonde le monde de sa poudre dorée. Je regarde quelques instants ce spectacle sans le comprendre, sans vouloir le comprendre. Mes yeux gris scrutent le paysage comme pour y trouver une forme de vie, mais ils ne voient que le Soleil, ce Soleil éclatant qui perce à travers les vitres immenses du bureau. Ce Soleil qui m'aveugle et me fait frémir, ce Soleil qui pourtant n'arrive pas à réchauffer mon épiderme glacé.

Avec lenteur, maladroit, je décroche bouton par bouton ma chemise blanche, la fais glisser le long de mes bras, la fait tomber au sol. Je me retourne vers le Bureau, offrant au Soleil la vision de mon tatouage, ce tatouage immense qui me prend tout le dos, ce cercle qui m'a donné la vie, ce cercle hideux que je ne vois jamais. Je me passe une main sur le visage, fouille dans mes poches, en sors mon téléphone portable que je pose bien en évidence sur le bureau. Je prends aussi une trousse en toile, que j'ouvre, et déplie sur le bureau. A l'intérieur, un élastique à garrot, une seringue, cinq fioles d'un liquide translucide. Je souris. Je souris à ce liquide, je souris à la seringue, je souris au garrot, je souris à tout.

Toujours avec lenteur, je prends l'élastique, me l'enroule autour du bras, fais un nœud, le serre en m'aidant de mes dents. Mes veines apparaissent petit à petit, de plus en plus grosses et bleutées. Je les regarde quelques instants, avec le Soleil, ma peau est écarlate. Je suis le fils du Soleil, je suis baigné de sa lumière, je me sens fort, je me sens grand. Je prends la seringue, je prends une des fioles, je la vide dans la seringue, retire tout l'air de celle-ci, teste le petit outil.

J'ai un sourire sur les lèvres. J'expose le creux de mon bras aux rayons du Soleil, paume vers le ciel, le poing serré. Je sais que Hikaru aurait pu mieux faire cette piqûre, mais Hikaru est guérisseur. Et Yoru, lui, ne l'est pas. Non, Yoru ne pourra pas se débarrasser de cette substance, et Hikaru ne l'aidera pas, parce que Hikaru dort. Yoru est tout seul, tout seul avec lui-même ... Pour la première et dernière fois de sa vie. Mon sourire s'élargit, oui, oui, Yoru est tout seul. Hikaru ne pourra rien faire.

Je prends une inspiration, la seringue mord ma chair, le liquide mord mon sang, mord mes veines. Je retire la seringue, inspire un grand coup, lève la tête vers le plafond. Soudain, la chaleur arrive. Je titube encore plus, mais j'ai enfin chaud. Je n'ai plus froid, mon corps tout froid est parcouru de veines brûlantes désormais. Un sourire béat étire mes lèvres. J'en veux encore. Je ne veux plus jamais avoir froid. plus jamais. Je veux garder avec moi cette sensation de chaleur.

Je m'empare d'une autre fiole, la vide dans mon sang aussi sommairement. La seringue tombe au sol, je titube jusqu'à la vitre qui baigne de lumière rouge. Je baigne moi aussi de lumière rouge, et j'ai battu le Soleil. Ce Soleil qui ne pouvait me réchauffer, je l'ai battu, parce que mes veines sont brûlantes, brûlantes de vie. Je brûle de l'intérieur. Un sourire extatique étire mes lèvres, je rigole, accoudé contre cette vitre, mes jambes ne me portant qu'à peine. C'est tellement bon. Je n'ai plus froid. Le froid est parti, le froid me quitte. Mais j'en veux encore. Encore, encore, toujours plus, plus de chaleur. Je ne veux pas que la chaleur parte, non, non, je ne veux pas.

Je cherche la seringue, tombe à genoux sur le sol, me débats avec mon corps, arrive à l'agripper. Mes mains sont prises de convulsions pendant quelques secondes, mais quand j'attrape la seringue, ça va mieux. Ça va mieux, parce que mes mains savent ce que je vais leur donner. Elles savent, désormais. Elles aussi, elles veulent de cette chaleur. Je me hisse à la force des bras sur le bureau, fais tomber une pile de dossiers, les feuilles de papier volètent partout autour de moi. J'agrippe une troisième fiole, la vide dans la seringue, l'approche de mon bras qui se couvre d'un hématome. L'hématome ne guérit pas, c'est normal, Hikaru dort.Hikaru dort et ne voit rien. Hikaru n'enlève pas la douleur... Je l'ignore, après tout, j'ai déjà tellement mal, tellement mal au cœur.

Le liquide se répand une fois encore, une nouvelle vague de chaleur. Mes jambes me lâchent, je m'adosse au bureau, les bras lâches, de chaque côté de mon corps, la tête tournée vers le ciel. Je pense à elle. J'ai chaud et je pense à elle. Elle qui est loin. Elle qui a tellement de chaleur. J'ai l'impression qu'elle est avec moi, qu'elle me serre dans ses bras. Je ris, un rire fou et incontrôlable. Mes mains se convulsent, ma tête dodeline sur mon torse, comme si je ne pouvais plus la porter pendant quelques instants. J'ai un autre rire, encore plus fort, puis je m'arrête de rire. Je n'ai plus envie de rire. Je sais ce que je fais, je sais ce que je veux faire.

Je me retourne avec difficultés, couvert de sueur, et je fais tomber la trousse à côté de moi. Je prends l'avant dernière fiole, me l'injecte dans le bras. Encore une, encore une vague. Ça fait du bien. J'ai tellement chaud que j'ai envie de dormir. Envie de dormir, mais j'ai froid, aussi. Le froid revient. Je ne sens plus mes pieds, plus mes mollets. Mes lèvres sont bleues et glacées, et pourtant, j'ai tellement chaud, chaud dans mes veines. Chaud et froid; Froid et chaud. Je rigole. Je sais que je vais mourir. Je m'en fous. Je m'en fous tellement. Je rigole encore. La mort, c'est le pied. J'ai l'impression de mourir en la voyant, alors ma mort c'est le pied.

Mais Hikaru, Hikaru, il a rien fait lui, rien fait du tout. Je me retourne une autre fois, farfouille à l'aveuglette sur le bureau, m'aidant seulement de mes bras, mes jambes toutes entières paralysées. J'attrape le portable, je compose un numéro déjà enregistré. Ça sonne une fois, deux fois, puis on répond. C'est elle, c'est bon. Hikaru sera pas en danger. Yoru va mourir, lui, parce que Yoru ne peut appeler personne pour le sauver. Mais pour sauver Hikaru, il y a toujours quelqu'un. Au bout de quelques secondes de silence pâteux, ma voix rauque croasse dans le combiné :

- Hey ... Lyla ... A star ... is ... about ... to ... fall...

Je rigole encore une fois, raccroche, envoie voler le portable qui explose sur le sol. Je suis tout seul, moi. Et pour un peu de chaleur, il y a eu la bouteille, et maintenant il y a l'héroïne. C'est tellement bon. Je sais que je vais mourir, mais c'est tellement bon.
J'agrippe la seringue dans ma main, prise de convulsions. Mon bras gauche tremble, le creux du coude est couvert d'un hématome. Je coince mon bras qui tremble sous mes jambes paralysées, puis je plante l'aiguille. Une dernière fois. Encore une fois pour planer. Encore une fois, un peu de chaleur. Encore une fois, et c'est fini.

Je lâche la seringue, mon bras arrête ses convulsions. Tous mes muscles se détendent les uns après les autres, je tombe sur le côté, en chien de fusil. J'ai envie, tellement envie de dormir. J'ouvre une nouvelle fois les yeux, je regarde le Soleil. Tout est rouge autour de moi, tout est rouge. Le monde est rouge, mon monde est sang, mon monde est Soleil. J'ai chaud, mais maintenant j'ai froid. Je ferme les yeux. Je sens que mes membres se paralysent petit à petit, je sens ma respiration qui se ralentit de plus en plus, tout mon corps ne peut plus bouger. J'ai un sourire con aux lèvres.

Je la vois, elle. Je la vois, elle sourit. Autant se dire Adieu maintenant, je ne sais pas si je pourrai le faire après, je sens que j'ai tellement froid. Adieu, Adieu. J'ai pas pu tenir ta promesse, mais après tout, je t'avais rien répondu, je pouvais pas répondre. T'es mon Étoile, ma si jolie étoile enflammée. Tu brûles tellement fort dans mon cœur. Allez, vas-y, blottis toi contre moi, juste pour cette fois, c'est la dernière fois, promis, la dernière fois, après je ne te demande plus rien.

Allez mon étoile, j'ai voulu te suivre, mais j'ai pas tenu la cadence. Tu m'attends un peu ? Juste cette fois. Je veux juste que tu m'attendes pour cette fois. Attends moi ... Je tombe ... Je m'accroche à toi, toi et ta chaleur ... Mais je tombe toujours plus loin, toujours plus loin dans le froid ... Adieu, ma petite étoile. Je vais crever, tu sais ? Je sais pas pourquoi je fais ça, sans doute pour ne plus avoir à penser à toi, sans doute pour rendre le monde meilleur. Allez petite étoile, fais moi un sourire, un dernier sourire, qu'il me réchauffe un peu le cœur. L'amour, c'est con, hein ? C'est comme une supernova. Une explosion de chaleur et de lumière. Et puis après une supernova, pour celui qui ne part pas ? Un trou noir. L'ombre, le froid.
Et moi, j'ai tellement froid ...

Allez, petite étoile, ma jolie petite étoile, file, je ne te retiens pas plus longtemps. Mes lèvres sont bleues de tes baisers, mon corps engourdi de tes caresses, je sens que je flotte quelque part dans le cosmos, quelque part où t'es pas loin de moi. C'est pas grave, tu sais, c'est pas grave. Je vais bien. Je regarde les étoiles, elles ont toutes ton visage, toi, toi ma petite étoile qui a explosé. Ma supernova, ma lumière. Je flotte dans l'espace, et je pense à toi. J'arrive plus à respirer, tu sais ? Mais c'est pas si grave, si je respire plus. Ai-je besoin de respirer pour te regarder ? Ai-je besoin de respirer pour me souvenir ? Allez, allez, file ma petite étoile, file loin de moi. Je t'aime tellement fort, tellement fort que je te laisse partir.

J'ai froid, petite étoile. J'ai froid, tu sais. Mais c'est pas grave. C'est pas grave, tu sais ? Après tout, tu as un si beau sourire ...

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Message  Storm Lun 26 Juil - 16:44

Je l'avais entendu s'approcher du bureau, et je savais. Ses pas qui s'approchaient de cette porte marquaient son adieu proche. Alors j'étais partie, comme pour les laisser seuls. J'étais dans ma chambre, mais la distance était trop faible. J'avais pris mes écouteurs, et m'étais enfoncée dans l'île. Loin, pour ne rien entendre, pour profiter encore de cette île où elle habitait encore. Au bout de longues minutes, assise dans notre arbre, un nom me vint pourtant au dessus de la musique lancinante. Un nom qui aurait pu être crié mais elle n'avait fait que le chuchoter. Son nom, un nom parfait pour lui. Je ferme les yeux pour ne plus y penser.
Mon portable vibre dans ma poche. Je connais le numéro et décroche le plus rapidement possible. Ce que j'entends me glace le sang. Une voix familière qui meurt, qui s'éteint au fur et à mesure des mots. Alors je saute de ma branche, et cours. Je cours le plus vite possible, sachant pertinemment que je ne peux pas utiliser mes pouvoirs tellement j'ai peur. Je cours sous le couchant, ne prêtant pas attention au paysage. Le Soleil à la couleur du sang, le Soleil parait mourir un peu chaque seconde. Chaque seconde que je perds à être si loin.
J'arrive, essoufflée, devant cette porte. J'entends de faibles battements de cœur, une respiration prête à s'éteindre. Je rentre et referme la porte derrière moi. Entre les papiers et les fioles de drogue, je le vois, allongé par terre. Je ne cris pas, ne parle pas encore, m'approche juste. Je m'approche et m'agenouille, prends doucement sa tête pour la mettre sur mes genoux. Les fioles sont toutes vides, et un hématome colore l'intérieur de son coude d'une couleur bleutée mortelle. Et maintenant je panique. J'ai peur pour Hikaru, mais encore plus pour lui, qui ne désire que mourir à présent. J'ai peur pour toi Yoru. Je passe une main sur son visage glacé, ses yeux gris fermés me font encore plus peur que d'habitude. Ma voix peine à sortir de ma gorge, franchit avec difficulté mes lèvres.


- Non ... S'il te plait ne lâche pas ...

Je regarde autour de moi, mais je suis impuissante. Je ne sais pas ce que je peux faire, je ne peux pas le sauver. Je le redresse, appuyant son dos nu et froid contre moi, calant sa tête dans mon cou. Je ne trouve rien d'autre à faire que d'essayer de le réchauffer un peu. Je ne sais pas quoi faire, à part prier. Prier pour qu'Hikaru se réveille à temps, prier pour qu'il fasse quelque chose.
Mais je sais pourquoi j'ai peur. Parce que quoi qu'il fasse, ça ne marchera pas.
La fenêtre s'ouvre brusquement, et je m'envole, je vole le plus vite possible vers la Tour Argent, le tenant serré contre moi, comme si je voulais lui donner les battements de mon propre cœur, qui va beaucoup trop vite, car je n'entends plus le sien. Je n'entends plus sa respiration. Quand je me pose dans l'infirmerie, mon visage est neutre, ma voix fuse, claire, nette :


- Que toutes les infirmières libres viennent, il fait un arrêt cardiaque ! Vite !

Les infirmières arrivent toutes, elles arrachent Yoru à mon étreinte, le font voler jusqu'à une chambre. L'infirmière en chef me prend par les épaules, ferme et inquiète.

- Qu'est ce qui s'est passé, comment l'avez-vous retrouvé ?

- Overdose.

Overdose. Overdose. Ce mot résonne dans ma tête alors que j'essaye de m'approcher de la chambre. La porte se ferme derrière l'infirmière, j'entends un vague "Etat de choc". Je les entends s'agiter, donner des ordres, s'acharner sur Yoru qui meurt.
Je ne peux plus bouger, attendant fiévreusement les battements de cœur que j'espère tant.
J'attends. J'attends ...
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Hey, Lyla ! A star's about to fall ... Empty Re: Hey, Lyla ! A star's about to fall ...

Message  Philos Mar 3 Aoû - 19:10

Dans cet endroit sombre, il y avait un ciel noir parsemé d'étoiles blanches, il y avait des planètes aux couleurs pâles, il y avait des comètes et leur traînée argentée. Dans cet endroit sombre, il y avait tous les sons, tous les visages, tous les sentiments, tout.
Dans cet endroit sombre, il y avait un univers.

Deux silhouettes identiques se faisaient face, dérivant lentement dans cet endroit, parmi ces étoiles. Leurs yeux s'ouvrirent en même temps, deux paires d'yeux, verts et gris. Leurs cheveux courts voletaient autour d'eux, l'un d'un blanc éclatant comme la lumière des étoiles, l'autre d'un noir qui se confondait avec la noirceur du ciel.

Les deux silhouettes silencieuses regardaient cet univers en mouvement. Des comètes se fracassaient en silence contre des planètes, des étoiles brillaient plus fort, toujours plus fort pour finalement s'éteindre au loin. Les deux silhouettes ne se regardaient pas; et c'est toujours sans s'accorder un regard qu'elles commencèrent à parler.

Tu sais où on est ?

C'était la voix de Nuit qui s'était élevée. Jour ne répondit qu'au bout de quelques instants, sans le moindre mouvement, flottant comme son double entre deux étoiles, entre deux espaces.

Je ne sais pas, non. Peut être en Enfer... Peut être pire.

Nuit laissa échapper un léger rire, un peu amer. Une étoile qui était proche de lui se mit à rayonner d'une douce lueur rouge. Nuit y perdit ses yeux gris métal quelques secondes, un sourire aux lèvres. Puis finalement, il brisa de nouveau le silence entre lui et son double.

Autrement dit, tu sais parfaitement où on est.

Jour laissa échapper un sourire amusé, qui disparut bien vite.

Toi aussi. Alors pourquoi poses-tu la question ?

Nuit ne répondit pas durant de longues minutes, les yeux toujours rivés sur l'Etoile rouge, qui brillait toujours plus fort, à l'en éblouir. Cependant, tandis que Jour détournait le regard de cette source de lumière rayonnante, Nuit la contemplait, serein. Ce ne fut qu'au bout de quelques secondes qu'il répondit.

Pour laisser un peu plus filer le temps. Pour rester ici un peu plus longtemps. C'est toujours quand on en a besoin qu'il vient à manquer.

Jour perdit son regard vers un couple d'Étoiles lointaines.

Et c'est toujours quand on en veut plus qu'il parait soudain indispensable.

Nuit ne répondit rien, ce fut Jour qui reporta son regard vers l'Etoile rouge.

Tu n'es pas obligé de partir.

Nuit détourna son regard de l'Etoile sanglante, pour regarder pour la première fois son double. Jour, lui, avait toujours le regard perdu dans le néant.

Je suis déjà loin.

Sa phrase n'avait été qu'un souffle. Jour tourna brusquement sa tête vers le regard de Nuit qu'il finit par croiser. Les yeux du premier brillaient d'incompréhension, et de solitude. Le second de sérénité et de résignation. Rôles inversés. L'Etoile Rouge explose soudain derrière eux, de lumière, de beauté, de chaleur. Un mot. Supernova. Jour regarde les pupilles dilatées de Nuit qui sont toutes inondées de cette lumière.

Tu dois te battre. J'ai besoin de toi.


Nuit fixe Jour avec un sourire amusé, ses yeux plus dur que du métal. L'Étoile derrière eux se replie sur elle-même, toute sa lumière aspirée avec douceur en son centre.

Non. Personne ici n'a besoin de moi. Personne ne se soucie de la Nuit qui meurt. Seulement du Jour qui se lève.

Nuit commence à se détourner de Jour, qui lui agrippe le poignet dans un dernier geste désespéré. Nuit, qui était presque entier tourné vers l'Etoile sanglante devenue Trou noir, regarde de nouveau Jour.

Si tu ne me lâches pas, nous partons tous les deux. Lâche moi, lève toi, guide les. Ils ont besoin du Jour.


Jour s'agrippe toujours au poignet de son double, ne le quittant pas du regard, un regard enflammé. Nuit ne lui rend que sa sérénité, tandis que tous les deux sont lentement attirés par cette Étoile.

Je ne te lâcherai pas. Tu ne peux pas me laisser tout seul !...

Nuit sourit à Jour, lui fait lâcher sa main. Jour tente de rattraper Nuit, mais ils sont séparés par une bourrasque de vent.

Je suis déjà loin. Adieu, mon ami. Puisses tu éclairer le monde de ta lumière pour les années à venir.

Nuit écarte les bras, pénètre au cœur de l'Etoile, cette si belle Étoile rouge qui l'attendait. Jour se recroqueville, hurle face au bonheur de Nuit qui s'en va. La lumière de Jour s'amenuise. Il a l'impression, ainsi, de voir Nuit à ses côtés. Mais Jour est seul, seul dans cet univers étrange.


Et dans un corps glacé, le cœur de Yoru cesse de battre une seconde fois. La dernière. L'encéphalogramme fait résonner la chambre blanche d'une longue plainte.


Jour ouvre les yeux. Il est seul,encore, dans cette pénombre qui n'est qu'une pâle copie de Nuit. Il tourne sa tête vers l'Etoile rouge qui a disparu, aperçoit au loin des images lointaines. Des images, des sons, des sensations qui se rapprochent. Jour se souvient alors. Jour a un nom, un passé, un avenir. Et Nuit veut qu'il se batte.
Alors Jour se lève et se remet à briller.


Et dans un corps glacé, le cœur de Hikaru se met à battre une seconde fois. La dernière. L'encéphalogramme hoquète de nouveau, comme surpris de voir la vie, la vie dans ce corps glacé qui se réchauffe, se soigne, élimine le poison dans ses veines.


Jour ferme les yeux, apaisé. Il se battra.
Hikaru ouvre les yeux, seul. Yoru est parti.
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Message  Storm Mar 3 Aoû - 19:30

Je n'en peux plus d'attendre.
Je marche frénétiquement devant cette porte fermée. J'ai peur de ne plus entendre de cœur qui batte dans leur corps. Ce corps glacé que j'avais tenu contre moi, ce corps même relié à un appareil qui ne faisait que transmettre sa sonnerie stridente.
Pourquoi ? Pourquoi Hikaru n'est pas venu ? Je ne savais pas. Il devait se réveiller, il devait le sauver, il devait revenir. Si il ne revenait pas, Yoru l'emporterait avec lui. Il le volerait.
Un corps pour deux âmes. Peut-être qu'ils étaient trop liés tous les deux pour partir séparément. Peut-être que je n'entendrais plus aucune pulsation dans ce cœur qui sert à deux âmes.
Je m'en veux, de ne pas être arrivée plus tôt, d'avoir tant trainée à l'amener ici. Peut-être que c'est moi qui les ai tué en restant là.
Peut-être. Et peut-être que je ne saurais jamais rien de tout ça.

La sonnerie stridente laisse place a une série de pics plus ou moins réguliers. Mes mains se plaquent d'elles-même sur le mur, comme pour me soutenir. J'écoute attentivement, pendant la folle seconde de silence, je reconnais les battements de cœur d'Hikaru. Plus clairs, sans écho de nuit.
Il est parti.
Je me laisse tomber au sol, le dos appuyé contre ce mur qui me sépare de l'agitation qui a repris. Des larmes coulent sur mes joues. Mais pas des larmes de douleur, ou de tristesse. Des larmes de soulagement pour celui qui est resté. Malgré la souffrance qui me lacère l'âme, je ne pleure pas Yoru. Le Master en moi subit sa perte, moi je sais qu'il était heureux. Je ne pleure pas pour lui.
Mon sourire est un bien plus bel hommage.
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Message  Philos Sam 7 Aoû - 22:36

J'étais tout seul, Yoru n'était plus là, évaporé, disparu de mon esprit. J'étais de nouveau seul maître de mon corps, de mon esprit, et pourtant, pourtant, j'étais vide. J'avais vécu 16 ans ainsi, mais les 6 ans que j'avais passé avec Yoru avaient fait oublier à tout mon être comment faire pour gérer seul un corps. Il avait été comme celui qui ordonnait à mon corps de bouger, à mon coeur de battre, à mes poumons d'inspirer et d'expirer de l'air.
Mes yeux fixaient inlassablement le plafond, cherchant sans doute une trace de son esprit quelque part dans la pièce, mais non, il n'y avait rien, rien de plus que du blanc, du blanc partout.
Et un battement de coeur reconnaissable entre mille ...
Je posai mes deux mains sur mon visage, entraînant avec moi le tuyau de la perfusion que je ne pris même pas la peine d'enlever. De mes mains, je voulais cacher mes yeux, je voulais me comprimer le crâne, je voulais tellement, mais avant ...

- Storm...

Ma voix n'avait été qu'un murmure, mais je savais qu'elle m'entendait.

- Il est parti, Storm ... Yoru est parti ... articulai-je avec difficulté.

Je ne voulais pas l'admettre. Voilà que j'étais enfin seul, j'avais ce que je voulais et pourtant, je m'étais attaché à ces chaînes, à cet esprit qui remplissait mon crâne, à cet homme qui au final m'avait tellement de fois sauvé la vie que j'aurais dû avoir une dette éternelle envers lui.
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Message  Storm Sam 7 Aoû - 23:30

Mes larmes se tarirent doucement, et je ne prêtais pas attention aux infirmières qui sortaient petit à petit, refermant la porte derrière elles. On cherchait à savoir si j'avais besoin de quelque chose, je les repoussait gentiment. Je n'avais plus besoin de rien, juste d'entendre ses battements de cœur de l'autre côté du mur. Le silence se fit au bout de quelques minutes, et je restais ainsi, sans bouger, les yeux fermés.
Je n'avais pas besoin d'autre chose.
Son murmure me tirai de mes pensées, murmure de souffrance et de tristesse. Un simple murmure lui répondit.


- Je sais ...

Je me levai doucement, ouvrant la porte en silence. Je la refermais derrière moi, le regardant allongé, les mains sur le visage. Je m'assis au bord de son lit, souriant tristement. Lui souffrait, ne voyait pas encore que la mort l'avait frôlé, avait entouré son corps de soie froide. Moi je ne parvenais à penser qu'à cela. En bonne égoïste, seule sa santé occupait mes pensées. Rien d'autre que le soulagement de ne pas l'avoir perdu.
Je passais doucement une main sur ses cheveux. Je suis désolée Hikaru, je ne peux rien faire pour toi pour le moment. Mais je suis là, je veille sur toi. Dors, dors si tu le peux. Je surveillerais tes rêves.
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