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Message  Karasu Sam 28 Aoû - 17:20

J'avançais dans le couloir sans faire le moindre bruit. Le couloir était sombre et seule l'éclat de la lune filtrant à travers les fenêtres l'éclairait par endroits.

J'avançais lentement, bien trop lentement à mon goût mais j'avais également peur d'avancer plus vite. Mon cœur, au contraire, battait de plus en plus rapidement dans ma poitrine au fur et à mesure que j'avançais.

Cette nuit, je n'étais pas parvenu à trouver le sommeil. Je ressentais une sensation de manque, bien qu'il n'y ait plus la moindre trace d'aucun produit susceptible de me rendre dépendant dans ma chambre, ce n'était ni de douleur, ni de médicaments dont j'étais en manque.

Cette drogue dont j'étais en manque... je savais que je ne pouvais pas en retrouver, que je ne pourrais plus en profiter, la savourer. Et pourtant, c'est le manque de cette drogue qui avait engendré cette douleur qui me rongeait depuis maintenant plus de huit mois. C'est ce manque qui me faisait souffrir de plus en plus chaque jour. C'est ce manque qui me rendait fou.

Et cette drogue, c'était Elle.

Je m'arrêtai devant Sa porte. Combien de fois avais-je voulu être être cette poignée qu'Elle abaissait? Combien de fois avais-je voulu être le bois de cette porte qu'Elle poussait pour l'ouvrir? Combien de fois avais-je voulu être chaque objet, chaque personne qui étaient entrés dans Son champs de vision, qu'Elle avait entendu, dont Elle avait humé l'odeur, qu'Elle avait goûté, qu'Elle avait touché, voir même effleuré? Combien de fois avais-je voulu être l'unique objet de Son attention? Suffisamment de fois pour le souhaiter encore aujourd'hui.

Parmi toutes les drogues dont j'avais fini par devenir dépendant pour pouvoir échapper à cette douleur qui me rongeait le cœur, celle-ci était la plus efficace. La plus efficace mais également la plus dangereuse.

Me retrouver dans des lieux où Elle était allée, des lieux où nous nous étions retrouvés ensembles m'aidait à m'apaiser, à me détendre un peu. Seulement, il me manquait à chaque fois la chose la plus importante : Elle. Elle avait beau être allé à ces endroits, on avait beau y avoir été ensembles, aujourd'hui, Elle n'était plus là.

Ce qui me manquait le plus, cette drogue dont j'étais en manque, c'était Elle.

Combien de fois ai-je été hanté par le manque de la sensation de Sa peau sous mes doigts, Sa peau si douce, si lisse, si chaude, si belle? La sensation de Son corps contre le mien qui me faisait me sentir vivant.

Combien de fois ai-je été hanté par le manque du goût de Sa peau légèrement salée sur mes lèvres, celui plus sucré de ses lèvres? Ces lèvres qui attiraient tant les miennes et dont je savourais le contact contre ma peau.

Combien de fois ai-je été hanté par le manque du son de Sa voix? Cette fois si cristalline, si fluide, si sauvage. Cette voix qui était devenu ma berceuse.

Combien de fois ai-je été hanté par le manque de Son parfum? Ce parfum qui m'enivrait et agissait sur moi tel un aphrodisiaque?

Combien de fois ai-je été hanté par le manque de la vision de Sa silhouette? Sa silhouette si belle, si parfaite, si féline, si sauvage. Le manque de la vision de Son visage si bien dessiné. Ses cheveux noirs ébènes, aussi sombres que la nuit. Ses yeux verts comme les étendues vertes qu'Elle aimait tant parcourir.

Mais aujourd'hui, la seule chose que j'arrivais encore à percevoir était Son odeur. Son odeur dont j'étais fou. Mais les lieux où Son odeur était encore perceptibles s'étaient réduits à un seul : Sa chambre. La Nature avait repris ses droits dans le tombeau et Son odeur avait fini par disparaître et il ne restait plus que Sa chambre.

Là encore, seul un odorat développé pouvait la percevoir tellement son intensité avait diminué avec le temps. Bientôt, il ne me resterait plus rien de perceptible par mes sens pour pouvoir La retrouver.

Je m'étais donc rendu jusqu'à Sa chambre. J'avais besoin de respirer Son odeur, ressentir un minimum Sa présence.

Je plongeai la main dans ma poche pour en ressortir la clé de Sa chambre. Je n'avais pas voulu prendre le risque que quelqu'un y rentre. Cette personne aurait finit par complètement faire disparaître Son odeur et ça, je ne pouvais le supporter.

J'approchai la clé de la serrure... mais ma main ne supporta pas plus longtemps le contact avec le clé et s'ouvrit d'elle même. La clé tomba au sol dans un petit bruit métallique. Je la regardai avec horreur.

Non... Non pas ça. Tout mais pas ça! Pas ici. Pas maintenant. Pas comme ça.

Je me baissai pour essayer de ramasser la clé et ma main la laissa de nouveau retomber au sol alors qu'elle venait tout juste de le reprendre.

Mon cœur accéléra dangereusement ses battements et ces derniers étaient si forts que non seulement je parvenais à les entendre distinctement mais ils me faisaient mal à la poitrine.

-Non... Murmurai-je avec horreur.

Je regardai mes mains puis la porte fermée à clé.

Cette fichue maladie... m'empêchait de rentrer dans le seul lieu où je pouvais me sentir mieux, où je pouvais être avec Elle. Je voulais absolument y rentrer... mais mon corps m'en empêchait.

Je me mis à trembler de tous mes membres.

Non... Pitié non... Pas ça...

Je m'approchai de la porte et, bien que je sache d'avance que ça ne servirait à rien, j'abaissai la poignée et poussai la porte. Mais elle resta fermée, m'empêchant de la franchir et de rentrer dans Sa chambre.

Je ne sais pas combien de temps de restai ainsi sans bouger, les yeux écarquillés d'horreur, le corps tremblant, la respiration irrégulière. Je me laissai tomber à genoux devant la porte, les yeux toujours écarquillés mais le regard vide.

Je ne pouvais pas rentrer. J'étais enfermé dehors, incapable de rentrer.

J'aurais pu me transformer en un animal suffisamment petit pour rentrer en passant sous la porte. Mais faire ça aurait été comme rentrer dans Sa chambre sans Son autorisation, contre Sa volonté. Ça aurait été comme violer Son intimité et ça, je ne pouvais me résoudre à le faire.

Je laissai ma tête retomber contre mon torse et fermai quelques instants les yeux. Son visage m'apparut, souriant. Ce sourire si confiant.

Je rouvris les yeux de surprise. Mon cœur me faisait de plus en plus mal.

Je clignai des yeux et je La vis le jour de notre rencontre.

Je clignai une nouvelle fois des yeux et je La vis lors de notre premier entraînement.

Je clignai une nouvelle fois des yeux et je La vis sourire de nouveau.

Je clignai une nouvelle fois des yeux et je La vis surprise.

Je clignai une nouvelle fois des yeux et je La vis en colère.

Je clignai une nouvelle fois des yeux et je La vis gênée.

Je clignai une nouvelle fois des yeux et je La vis dormir.

Je clignai une nouvelle fois des yeux et je La vis blessée, proche de l'évanouissement.

Je clignai une nouvelle fois des yeux et je La vis le regard vide mais s'efforçant de sourire.

Je clignai une nouvelle fois des yeux et je La vis sourire, heureuse.

Je clignai une nouvelle fois des yeux et je ne vis plus rien.

Sans me relever, je me laissai tomber en avant et posai ma tête contre la porte. Pourquoi est-ce que même rentrer dans Sa chambre je ne le peux pas? Pourquoi est-ce qu'Elle n'est plus là?

Je posai mes mains contre la porte, au-dessus de ma tête et résistant à la douleur que je ressentais aux main, aux bras et surtout au cœur.

Je relevai la tête vers le haut de la porte et laissai mes mains retomber le long de la porte en tentant de m'y agripper avec mes ongles, le regard suppliant.

-Electra... Implorai-je en un murmure, sentant mon cœur s'ouvrir en deux à l'entente de Son nom.

-Electra...

Je t'en supplie.

-Reviens... Tu me l'as promis... Implorai-je de nouveau.

Tu me l'as promis. Tu m'as promis que tu reviendrais.

Je n'arrive pas et je ne veux pas t'oublier. C'est trop dur.

Tu me manques trop, ça fait trop mal.

-Electra...

Je ne sais pas combien de temps je passai à répéter Son nom. J'avais l'impression que je ne le prononcerai jamais assez et à chaque fois que je le prononçais de nouveau, mon cœur loupait un battement, me rappelant encore plus son absence et accentuant ma douleur.

Electra.

-Je t'aime.

Je me laissai tomber sur le côté et me retrouvai en position de chien de fusil sur le sol devant Sa porte, le regard perdu et le corps tremblant.

-Je t'en supplie... reviens... Electra... Ne cessai-je de répéter inlassablement.

Je dû passer tout le reste de la nuit dans cette position car ce furent les couleurs de l'aurore qui me tirèrent de l'état second dans lequel j'étais.

Le soleil se levait. Je ne pouvais pas rester là plus longtemps.

Je me transformai en un loup gris, pris la clé entre mes crocs et traversai le couloir de la tour Or.

J'emmenais mon corps à l'extérieur mais ma raison était restée devant cette porte que je ne pourrai plus ouvrir.
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