Terrae, Institut pour jeunes aux capacités ... hors du commun.
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Thank you Terrae, and Goodbye...

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Message  Yureka Dim 5 Déc - 19:49

-Yureka...? Yureka ? Que se passe-t-il ?! Tu as mal ? Yureka...! Yureka ! Qu'est-ce que...

J'expire, tentant de me contrôler au maximum, et pose mes yeux sur elle, observant avec une pointe d'amusement la panique qui commence à se dessiner sur ses traits si semblables aux miens.

-Yumi, du calme, déclarai-je de cette voix harmonieuse de Master. Ne t'en fais pas, tout va bien.

Je lui souris, et m'accroupis en face d'elle. Je prends doucement ses mains et plonge mon regard dans le sien, aussi bleu que le mien.
C'est faux. Je suis en train de mentir. Encore. Juste pour qu'elle garde son sourire. Juste pour ne pas lui faire peur. Juste parce que je ne veux plus faire souffrir les autres à cause de mon égoïsme...

J'inspire un grand coup, et tente de refouler cette douleur qui me tiraille le cœur. Yumi me questionne du regard, inquiète. Mon sourire s'élargit, et je me relève lentement, gardant ses petites mains dans les miennes.

-Je suis désolée Yumi... Je vais devoir y aller. J'espère que tu ne m'en voudras pas. Je reviendrais bientôt, c'est promis. C'est simplement... Une urgence. Un imprévu...

Je me penche et dépose un léger baiser sur sa joue avant de lâcher ses jolis doigts fins et de m'éloigner en courant, ignorant sa voix qui m'appelle, crie mon nom. Je m'élance à grande vitesse, dépassant mes limites, sentant l'air s'engouffrer dans mes poumons avec bonheur. Débouchant enfin dans une impasse déserte, je fléchis les jambes, ignore mon cœur qui me crie à l'aide, et m'envole, emportant avec moi cette si agréable sensation d'être un ange. Mais l'instant ne se prête pas aux bonheurs futiles de la vie. Je me pince durement la lèvre inférieure, m'élevant dans les airs, à l'abri des regards curieux. Je regarde une dernière fois derrière moi, n'apercevant personne. Ni Yumi... Ni papa. Mon coeur rate à nouveau battement, et je suis prise d'un léger soubresaut. Je reporte doucement mon regard devant moi, et me concentre sur ce que j'ai à faire.

C'est-à-dire me rendre à Terrae...

Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu que ça se passe là ? Ca ne pouvait pas attendre un peu ? Je savais. Je savais que ça allait arriver. Le bonheur n'est jamais éternel... Mais la fin pouvait attendre, non ?!

J'essaie vainement d'accélérer l'allure, ne parvenant même plus à voler correctement, ne cessant de monter et descendre, incapable de faire mieux à cause de cette souffrance qui m'assaille au cœur. Un vague soupir m'échappe, quelque peu amusé, et je murmure, mon souffle s'évadant à travers le vent impétueux qui se mure contre moi :

-Désolée...

Je ferme les yeux, sentant cet air glacé me fouetter le visage, mes lèvres s'étirant en un faible sourire. Me repérant grâce à mes sens en éveil, je reste ainsi quelques instants, profitant du moment présent, me perdant dans le vide de mes pensées. Je finis alors par me reprendre. Je rouvre les yeux, le regard argenté et brillant. Une lueur commence à m'entourer, mêlant or et argent. Mon corps s'illumine, et sans que je n'ai besoin de contrôler l'air qui m'entoure, je reste en apesanteur, sentant cette chaleur envahir mon corps tout entier. Lorsque toute cette énergie se libère d'un coup, un halo de lumière jaillit de mon ventre, éblouissant le ciel, et Bahamut apparait enfin sous moi, tandis que, vidée de toutes mes forces, je m'effondre. Je tombe sur son dos, la bête se forçant d'amortir le choc pour que je ne me blesse pas. Totalement exténuée, je me contente de rire doucement face à son geste si adorable, et je me laisse emportée par Morphée, sentant mon coeur rater un ultime battement avant de m'abandonner au sommeil.

Lorsque je me réveille enfin, Bahamut semble être à bout de force. Sa chaleur qui d'habitude est si agréable au creux de mon coeur semble être de plus en plus froide. Je me relève lentement, mon coeur en proie à la torture plus douloureux que jamais. Une fois passée à quatre pattes, je tente d'apercevoir à travers la carrure imposante de Bahamut le paysage qui se dessine au loin. Une pointe de soulagement encourage mon corps fébrile à tenir bon. Mes yeux se lèvent sur le ciel. L'ellipse n'est plus très loin, hein ?

Bahamut lâche alors un soupir rauque, et son coeur devient translucide, coloré et incolore, et, dans une explosion de furo-lucioles, il disparaît, me laissant aller en chute libre. Je me reprends au dernier moment, tendant mon bras en avant pour frôler l'eau bleu de l'océan du bout des doigts. Un rire tremblant m'échappe. Je suis presque arrivée. Il faut que je tienne bon. Terrae n'est plus loin...

Je relève la tête, reprends de l'altitude, aperçois l'île. Bahamut a fait un chemin tellement long... C'est tout à fait normal qu'il soit à court d'énergie. Un petit sourire vient se dessiner sur mes lèvres. De l'énergie... Je n'en ai même plus. Comment puis-je encore voler ainsi alors, hein ? Je le sais. Depuis que je suis toute petite, je l'ai toujours su, au fond. Les esprits... Les éléments. Ils ont une âme. Tous. Toujours. Et pour une raison que j'ignore, ils ont toujours veillé sur moi.

Portée par le vent, je ferme les yeux, laissant l'air me porter de lui-même jusqu'à Terrae.

La lumière faiblit au fur et à mesure que j'arrive, et alors que la terre commence à se peindre sous mes pieds, mes pouvoirs cessent définitivement de me soulever. Tombant dans le vide, passant par miracle à travers les branches et feuillages de la forêt sans jamais me prendre un coup, j'atterris sur la terre dure dans un bruit sourd. Me hissant sur mes bras à l'aide d'une volonté étrange et sortie de nulle part, je parviens finalement à me retrouver à genou sur le sol, le corps tout endolori. Je lève les yeux au ciel, et fixe le soleil, à moitié caché par cette masse sombre. Plus que quelques minutes... Un tremblement anime soudainement tout mon corps, et je pose vivement mes mains devant moi, refusant de m'effondrer. Est-ce que... Est-ce que tous se sentent comme ça ? Est-ce que tous, ici, à Terrae, sentent cette force leur arracher leur vie ? Ma respiration devient de plus en plus haletante. J'inspire un grand coup, et, les larmes aux yeux, je relève la tête, fixe le ciel, la lune qui, dans si peu de secondes, aura recouvert tout l'espace occupé habituellement par le soleil, tout là haut.

Une larme roule sur ma joue.

J'ai dit à Yumi... Je lui ai dit que je reviendrais. Mais le pourrais-je vraiment ?! Pourrais-je y retourner, serais-je encore en vie pour le faire ?

Je pose subitement ma main sur le haut de ma robe blanche, à l'emplacement du coeur, et serre le tissu, en proie à une douleur insurmontable.

Je suis rentrée. J'ai réussi à rentrer à temps... Mais je n'ai rien pu faire pour empêcher ça. Alors que je savais. Je savais que ça allait arriver. Je ne savais peut-être pas quand... Mais je savais que ça arriverait.

Devait-ce vraiment arriver alors que je retrouvais mon père...? Ou devrais-je dire que je le découvrais enfin ? Et il avait une autre fille si merveilleuse ! Si jolie, adorable... Elle respirait tant la joie de vivre ! Oui, ma soeur était tellement fabuleuse...! Yumi était si... Parfaite.

Un spasme me secoua et je lâchai le tissu de ma robe pour reposer violemment ma main à plat sur le sol. Toujours à quatre pattes, incapable de faire le moindre mouvement de plus, je laissai les larmes couler sur mes joues, mêlant à cette douleur la tristesse de devoir dire adieu à toutes ces choses qui m'avaient permis de faire de moi ce que je suis à présent.

Mes premières pensées s'envolèrent alors vers Kasumi. Et puis Claw et enfin... Mist. Je la revis, le jour de notre arrivée. Elle était tellement jolie... Ses yeux verts contrastant avec tant d'harmonie avec ses cheveux blancs. Sa voix s'éleva dans mon crâne. Sa voix qui m'expliquait, alors qu'on se connaissait à peine, qui était Philos... C'avait été ma première amie. La première à se confier à moi. La première à me sourire... Et puis nous avons grandi, sans réellement nous en rendre compte, nous avons changé, chacune de notre côté, sans jamais se séparer pour autant. Elle a rencontré Takeshi. Ils étaient tellement mignons, tous les deux !

Et puis, il y a eu Yujiro. Ah, Yujiro... Ces moments passés avec toi avaient été tellement beaux ! Quelle nulle j'ai été à réagir si mal lorsque tu t'es confessé... Je suis désolée. Je suis tellement désolée, si tu savais... Mais, tu sais... Je ne regrette rien de tout ce que j'ai pu vivre avec toi. Rien. Absolument rien.

Je me souviens encore de ce soir, lors du bal. Il y avait tout d'abord Kasumi et Takeshi, qui étaient tellement mignons... Kasumi était si jolie ! Et puis tu étais là, toi. Tu étais là, tu m'attendais. Tu m'as complimentée, tu m'as aimée, tu m'as tellement apporté que je ne serais jamais en mesure de te rendre un jour tout ce que je te dois.

Alors merci. Merci Yujiro. Et merci Kasumi. Merci à vous d'avoir été là pour moi.

A propos, Kasumi... Tu sais, ce que tu as fait, lorsque tu ne te contrôlais plus... Lorsque tu étais... "Claw". Je ne t'en ai jamais voulu. Et j'aurais vraiment voulu que tu me crois sur paroles. Que tu m'écoutes, que tu cesses de t'en vouloir. Car tu t'en es toujours voulu. Je le sais, je ne suis pas bête... Si tu savais comme je m'en suis voulu, moi, de ne pas avoir vu que tu allais mal, avant de partir. Mais je ne te le dirais jamais. Tu remettrais la faute sur toi. Sache que le jour de ton retour fut l'un des plus beaux jours de ma vie. Tu te diras sans doute que je suis idiote... Mais la réalité est que je suis juste accrochée à toi. Et que pour rien au monde, je ne voudrais qu'il t'arrive quelque chose. On est... Meilleures amies après tout, n'est-ce pas ? Tu avais toujours été là pour moi, et moi, sûrement pas assez. Tiens, d'ailleurs, avant que j'oublie. Merci. Encore, je sais. Mais merci d'avoir été là, ce jour où j'ai dû faire ce combat pour passer Master. Merci d'avoir cru en moi. C'était tout ce dont j'avais besoin. Et puis, une dernière chose. Je voudrais vraiment que tu le saches... Tu sais, Kasumi. Ce jour où tu es devenue Mist... Tu étais tellement rayonnante, tellement belle... Ton murmure m'avait tellement transpercée que je m'étais sentie renaître ! Ce jour-là, tu m'avais envoûtée, et je m'étais alors réellement rendue compte de la chance que j'avais de te connaître, d'être ton amie, à toi, cette fille si merveilleuse que tu semblais être devenue.

Mais enfin, passons. Tentons de passer à autre chose. Peut-être que mon temps est compté...

Je lève lentement les yeux vers le ciel, et constate que l'ombre recommence à se glisser peu à peu en dehors de l'image du soleil. Je respire lentement, tente de contrôler les spasmes qui animent mon corps. Je me mords la lèvre inférieure. Je dois tenir... Je ne veux pas mourir. Pas maintenant. Je suis tellement jeune ! Je veux montrer à Maman encore tout plein de choses ! Je veux qu'elle soit fière de moi, je veux qu'elle me regarde de là-haut avec un sourire heureux et bienveillant.

Je ravale doucement ma salive, et baisse la tête vers le sol, fixant les tâches noires qui colorent la terre dure. Une autre de mes larmes vient s'écraser sur le sol et accompagner ces tâches. Mes bras, sous moi, tremble, menaçant de me lâcher et de me laisser retomber sur le sol.

Mes pensées s'évadent alors à nouveau, et les visages de toutes ces personnes que j'ai pu rencontré ici me reviennent en mémoire. Tous ces gens qui m'ont souri, qui m'ont aidé à garder la joie de vivre... Je repense alors à Karasu et mes sanglots redoublent d'intensité.

-Idiot ! s'exclame soudain ma voix douce.

Je me mords la lèvre à sang, et gratte la terre sous mes ongles, refermant mes mains sur une poignée de sable. Je tape du poings et m'effondre finalement au sol, incapable de me relever. La joue collée sur la terre mon regard se perd dans le vide. Même si j'étais heureuse, certaines personnes m'ont quitté, et ça fait tellement mal... Ce n'est pas comme si c'était Maman. Je sais que Karasu est vraiment parti. Je le sais, je le sens ! Les visages d'Himienaï, de Yue, se dessinent dans mon esprit, vide de vie. Elles étaient encore plus proche de lui que moi... Et pourtant, qu'est-ce que j'ai souffert ! Mais qu'était-ce pour elles, hein ? Je n'ose même pas l'imaginer...
Mais venons-en à elles deux. Himienaï, Yue... Deux filles géniales. Aux caractères bien à elles, uniques, et pourtant si agréable. Je me souviens de ce jour, au début de cette histoire qui prend fin aujourd'hui, lorsqu'avec Itaku et Rika, nous avions voulu nous venger d'Akira... Je ne me souviens même plus de ce qu'il s'était passé au début. Mais je me souviens avoir tellement ri, ce jour-là ! C'est bien dommage que je me sois éloignée d'elles... Mais comme pour Yujiro, je ne regrette rien.

Comme on dit... "Si je n'avais pas fait d'erreurs, je n'aurais jamais pu apprendre à les réparer".

Un frisson parcourt mon échine et je tremble. Un courant d'air glacial balaye la forêt, et je ferme les yeux, sentant la terre coller à ma peau, rendue collante par mes larmes. J'inspire un grand coup. C'est bientôt terminé. Tout sera bientôt terminé. Et ce lieu paradisiaque, ce lui qui m'a permis de grandir, de devenir ce que je suis maintenant, s'éteindra bientôt. Sauf que cette fois, ça arrivera vraiment.

Vous vous souvenez ? Vous vous souvenez, dîtes, de cette bataille ? Cette nuit-là, si horrible, qui m'arracha ma meilleure amie et l'homme que j'aimais. Tout nous poussait à croire que c'était la fin. Et pourtant... Pourtant. Il n'a fallu que quelques mois. Et puis j'ai retrouvé tout ce qui me faisait vivre. D'ailleurs, tu te souviens Karasu ? Ces mois où tu m'as appris à utiliser des dagues... Je t'ai souvent remercié, mais à mon avis, ce ne sera jamais suffisant... Le souci, c'est que je ne pourrais plus jamais le faire.

A propos, Karasu, tu te souviens de ces mots ? A propos de papa, que tu m'avais lancé à la figure lorsque j'avais voulu te soigner. Et bien maintenant... Maintenant je connais mon père. Je ne fuis plus. Et je ne suis plus une lâche. Désolée... Désolée de l'avoir fait si tard... Désolée de ne plus l'être maintenant que tu n'es plus là... Désolée, vraiment.

Mais assez de bavardages. Vous savez, on dit souvent qu'avant de mourir, on voit notre vie défiler devant nos yeux. C'est peut-être une des seules choses en lesquelles je n'ai jamais cru. Mais pourtant... Dans les dernières secondes qui précédèrent la fin de Terrae, je revis tout. Je revis Maman, je la revis me conter des histoires, et puis je revis sa mort. Je revis le directeur me l'annoncer, et cette personne venir me chercher alors que je venais de pleurer toutes les larmes de mon corps. Et puis je revis mon arrivée ici, ma rencontre avec Kasumi, avec Yujiro, Akira, Rika, Itaku, Takeshi, Etsuko... Je revis Noa aussi, Alia, ces femmes si merveilleuses à qui j'aurais toujours souhaité ressembler... Je revis Philos, cet homme étrange et mystérieux, mais pourtant si doux, gentil... Je revis ce bal, ce moment si merveilleux. Mais je revis également le départ de Kasumi, le coma de Yujiro. Je revis le retour de mon amie, le réveil de mon petit ami. Et puis je Le vis.

Tu sais Yujiro... Je t'ai dit que je te remerciais pour tout. Et ça me rappelle ce que tu m'as dit, lorsque, horrible, cruelle, si affreuse que j'ai pu être, je t'ai dit que je "croyais" être tombée amoureuse d'un autre. Alors que je te laissais tomber, que je t'abandonnais, que j'étais la fille la plus horrible du monde, tu me remerciais. Tu me remerciais, et moi, je m'excusais, incapable de me retenir de pleurer. Je m'en suis tellement voulu, si tu savais... Mais je crois que pourtant, je ne te remercierais jamais assez.

Un faible rictus étire alors mes lèvres, et je ris doucement. C'est vraiment dingue ça... Alors que je vais tout perdre, je n'arrive même pas à m'arrête de penser. Je rassemble toutes les forces qu'il me reste, et tente de me relever. Enfin à genou, je lève les yeux vers le ciel, ferme les yeux, laissant les rayons du soleil caresser mon visage. C'est bientôt la fin. Bientôt... Alors je vais terminer mes adieux. C'est sans doute étrange, bizarre, même presque illogique que tout mon joli discours se termine avec toi... Mais c'est pourtant le cas. Parce que dès notre rencontre, tu as su générer en moi des émotions nouvelles que je n'avais jamais ressenti auparavant.

Tu étais tellement spécial. Entre pile électrique et mélancolie... Tu es le premier garçon que j'ai vu pleurer. Mais tu es aussi le premier garçon à m'avoir montré à quel point tu voulais me protéger. Je m'en souviendrais toute ma vie. Ces changements d'humeur, qui ne cessaient de me faire ressentir des choses nouvelles. Tu te rappelles, lors de notre rencontre ? La moindre petite chose t'émerveillait. Tu t'entraînais avec ton pouvoir que tu venais d'acquérir... Et tu t'es brûlé, avec ce bout de métal. Alors je t'ai soigné, et toi, tu as semblé tellement émerveillé par mon pouvoir ! J'avais l'impression d'avoir faire quelque chose d'incroyable. Ensuite, on a parlé, parlé, parlé, pendant longtemps... Et puis, alors que j'avais dit ces mots pour rire, tu es soudain devenu totalement différent. Il y avait ce sourire sur tes lèvres, et tu m'as plaqué au sol, tu m'as embrassée. Lorsque j'ai réussi à te repousser, tu as semblé si effrayé par toi-même que tu t'es reculé de moi, comme si tu avais peur de me faire mal à nouveau, sans pouvoir contrôler ton corps qui agissait seul. Tu étais la personne la plus mystérieuse que j'avais pu rencontré depuis mon arrivée, la plus étrange aussi... Et je n'en étais que plus curieuse.

Tu avais fini par accepter de me raccompagner, et puis on s'était revu, par hasard, et pourtant, je n'avais pu m'empêcher d'éprouver du bonheur. A chacun de tes mots, je ne pouvais détacher mon regard de tes lèvres, buvant chacune de tes paroles. Je sentais mon coeur battre à chacun de tes compliments. C'est là que ma relation avec Yujiro me parut... Être presque une gêne. Dire ça est tellement affreux ! Mais pourtant, ce soir-là, ou devrais-je dire cette nuit, alors que je t'avais donné rendez-vous en salle d'astrologie pour te montrer Maman, je me suis rendue pleinement compte de mes sentiments pour toi. Lorsque je croisais ton regard, lorsque j'entendais ta voix, qui ne faisait que me complimenter, je ne pouvais empêcher mon coeur de s'emballer. Alors j'ai quitté Yujiro. J'ai quitté Yujiro pour toi, Eriol... Mais c'était trop tard. Trop tard pour que cela change quoi que ce soit. Car je vais mourir, maintenant. Sans avoir pu me confesser.

Une nouvelle larme vient couler sur ma joue. Je souris avec difficulté.

-Je t'aime... Je t'aime, Eriol, parvins-je à articuler dans un souffle.

Un soubresaut me secoue à nouveau, et j'écarquille les yeux en apercevant alors tout mon corps briller intensément. J'entends une voix s'élever en moi, et, alors que je reporte vivement mon regard sur le soleil, et sur cette ellipse qui prend fin, je sens tout mon monde s'effondrer.

-Désolé. Désolé, Yureka. Adieu... Sois heureuse.

La voix de Bahamut s'éteint, sa lumière s'éjecte hors de moi, et je sens une partie de ma vie, de mon âme... Une partie de moi disparaître. L'ombre de Bahamut s'envole dans les airs, et, impuissante, je vois ce bout de ce qui représente maintenant mon passé s'évader loin de moi, se dirigeant vers le ciel, disparaissant de ma vie à jamais. Une sensation de froid s'emporte de mon corps et m'engourdit toute entière. Les larmes continuent de dévaler sur mes joues, sans que je puisse les sentir. Je suis tellement faible ! Je lève lentement mes mains devant moi, observe cette lumière s'en échapper, s'échapper de tout mon corps, sans que je puisse la retenir, pareille à un liquide qui me glisse entre les doigts, insaisissable.

Vainement, je tente alors de créer un petit tourbillon. Je tends mon index vers le sol, le fais tourner, sans réussir à créer le moindre petit courant d'air.

Je ferme les yeux, me concentre, fais le vide. Mais lorsque j'ouvre les yeux, rien. Je ne ressens ni cette sensation de puissance, ni ce sentiment de bien-être qui s'engouffre en moi à chaque fois que mes yeux virent à l'argenté. Je tente alors de me hisser sur mes jambes, mais retombe à chaque fois, impuissante.

Tout en moi s'effondre. J'ai l'impression de perdre ce qui me maintenait encore en vie. Mon âme me quitte, mon souffle s'éteint. Je vais mourir, c'est certain. Les larmes coulent à flot sur mes joues, sans que je ne puisse les arrêter. Et alors je m'effondre sur le sol, vidée, perdue, et seule.
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Message  Yureka Dim 12 Déc - 14:50

-Yureka...? Yureka ! Est-ce que ça va ? Réveille-toi !

Mes yeux s'ouvrent lentement sur le visage inquiet d'Aya. Un peu perdue, je me mets assise dans mon lit et regarde autour de moi.

-Tu m'as fait tellement peur ! Quelle idée de faire un malaise comme ça, en plein milieu du cours d'anglais ! En même temps, c'est de la faute de Mr Takumi... S'il ne t'avait pas obligé à lire ce texte à haute voix ! C'est pas parce que tu as été absente de l'école pendant plus de deux ans qu'il doit vérifier devant toute la classe que tu as suivi un enseignement convenable dans l'internat où tu te trouvais... D'ailleurs, à propos, tu sais ! ...

Et moi qui avait toujours cru que je parlais trop ! J'avais vraiment oublié Aya. Je souris, et la regarde parler, suis ses lèvres tandis qu'elles bougent pour prononcer ces mots qui semble si doux sortis de sa bouche. Je finis par bailler, m'étirant, m'extirpant une bonne fois pour toute de ce sommeil lourd qui m'avait emporté ce matin. Mes pensées s'évadent alors.
Encore aujourd'hui, il avait fallu que je revive cette fin. La fin de Terrae, la fin de mon foyer...

-Yureka, tu m'écoutes ? Vilaine ! T'écoutes rien du tout ! Depuis que tu es revenue, c'est toujours pareil ! Il y a toujours cet air songeur qui flotte sur ton visage, comme si tu étais ailleurs. Mais tu as tellement changé ! Il y a deux ans, avant que tu partes, tu étais tout le temps là, mais c'était pas pareil... Je veux dire, il n'y avait pas cet air adulte sur ton visage. Et puis, c'est dingue, mais maintenant... Je sais pas, quand tu parles, on, et pas spécialement moi, hein, c'est pour tout le monde pareil ! Et ben quand tu parles, on ne peut que t'écouter... Tu as cette voix si envoûtante, si... Harmonieuse. Tu as tellement changé Yureka, en deux ans. Mais en bien. Tu as vraiment changé en bien. La seule chose que je pourrais encore te reprocher, c'est de ne pas être assez sûre de toi... Mais je pense que c'est comme demander à un Végétarien de manger de la viande. C'est quelque chose d'impossible à changer.

... Et je ne regrette rien. Malgré la fin de Terrae, la fin de tout ce monde si joli et si beau, je ne regrette rien. Parce que je sais que Terrae vivra toujours. Dans chacun de nous. Tous ceux que j'ai rencontré, vous, tous. Terrae vit et vivra toujours. En nous. Dans notre coeur. A jamais.
Simplement parce que Terrae est immortelle.
Je lève les yeux vers Aya et souris. Elle me fixe avec ses yeux curieux, comme si elle attendait une réponse. Alors qu'elle commence à froncer les sourcils avec un air boudeur, ouvrant la bouche pour me reprocher encore une fois de ne pas m'avoir écouté, je ris doucement et lui réponds enfin :

-Désolée Aya, j'étais perdue dans mes pensées. Merci beaucoup pour tes compliments, ça me touche vraiment, même si je suis persuadée que ce n'est pas vrai...
-Tu vois ! Tu nies encore !

Mon rire, cristallin, vestige de mon ancienne vie, courte, certes, mais pourtant existante, en tant que Master, s'élève à nouveau dans les airs.

-Je nies parce que c'est vrai ! Je suis sûre que tout le monde n'accorde pas autant d'importance à mes paroles que ce que tu veux me faire croire ! C'est vrai que j'ai changé, je l'admets... Mais je ne suis en rien plus intéressante !

Aya commença à croiser les bras sur sa poitrine, signe qu'elle cherchait quelque chose à répondre, mais avant qu'elle ne puisse le faire, je posai un doigt sur ses lèvres, un sourire étirant le coin de mes lèvres.

-J'ai raison, alors ne cherche rien à redire, s'il te plaît.

Elle marmonna quelques mots dans son coin, et je m'extirpai enfin hors de ce lit.

-Allez, on sort de l'infirmerie ? Et il est quelle heure ? Je suis sûre qu'on va rater la pause déjeuner !
-A vrai dire, m'avoua Aya, il ne reste que quelques minutes avant la fin de la pause. Après, cours de mathématique !
-Aaaah, je t'ai empêcher de manger, je suis désolééée !

Je me lève d'un bond, fonce vers l'infirmière pour lui dire que tout va bien, manque de me prendre les pieds... dans mes pieds, et parviens finalement à ma porte, Aya trottinant derrière moi pour me rattraper. Je crois aussi qu'elle a peur que je m'effondre à nouveau. Après tout, c'est vrai que je me suis évanouie d'un coup, en plein milieu du cours d'anglais, alors que j'étais debout, commençant à lire le texte que le professeur venait de me demander de lire. Alors qu'Aya arrive derrière moi, j'ouvre la porte, et aperçois quelqu'un tourner à l'angle du couloir. Je me tourne vers Aya et souris.

-Allez, go ! On aura peut-être le temps de manger un bout si on se dépêche.

Aya soupire, et, avant qu'elle n'aie le temps de me dire que ce n'est pas important. Je lui tire la langue, et compte trois temps avant de démarrer la course sous-entendue. Fonçant comme une flèche, l'image de Kasumi me revient.
Dommage que je ne puisse plus voler... C'est nettement plus simple pour aller la voir, lorsque je vole. Mais bon, au pire des cas, il y a l'avion. Et puis Aya est là !
Mais avec Aya, ce n'est pas pareil. La preuve... Kasumi, c'était elle qui gagnait les courses.
Là, c'est moi qui gagne.
Mais enfin !
Je me tourne vers Aya, et souris.

-J'ai gagné !

Je lui adresse un sourire amusé, et me tourne vers la classe. Tout le monde nous regarde... Bon, ok, je n'aurais peut-être pas dû rentrer aussi rapidement. C'est ma faute ? Ouais, sans doute...
Aya éclate de rire dans mon dos, et tendis que je me tourne vers elle, elle m'attrape par le poignée et m'emmène à ma table, près de la fenêtre. Aya est ma voisine de table. Elle prend sa chaise, et s'installe à côté de moi.
Elle me fixe alors dans les yeux, et déclare avec un air tout excité.

-Yureka. Dis, est-ce que tu es déjà tombée amoureuse...?

J'ouvre la bouche, la referme. Aya... Aya, est-ce que tu vas bien ?!
Yujiro. Eriol...

-Je crois que Takuma est amoureux de toi. Tu sais, il était très inquiet, quand tu es tombée. Il tentait de le cacher, mais je suis sûre que c'est ce que j'ai vu dans son regard, quand il m'a aidé à te transporter jusqu'à l'infirmerie.
-Il t'a aidée à me...?!
-Bah... Oui, pourquoi ? Ca te choque ?

Oh non...
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