Qu'est-ce qui me prend? [Sayuri]

Il ne faisait pas trop chaud aujourd'hui. Ça changeait des journées de canicule qui s'étaient abattues sur nous en début de semaine et qui s'étaient soldées par un orage. Comme c'était une belle journée, j'en avais profité pour aller faire un tour sur l'île. J'étais tombée sur les ruines par hasard. Assise dans un escalier à moitié détruit près d'un mur d'allure très peu solide, ma guitare posée à côté de moi, je réfléchissai.

J'aurai dû être en cours d'anglais en ce moment même. J'étais en train de sécher un cours! Moi! Je devenais rebelle! Fallait avouer que, étant billingue, je voyais pas l'utilité d'aller à ce cours où je m'ennuyai ferme en écoutant plein de trucs que je savais déjà. N'empêche, ça me faisait bizarre.

N'ayant aucune idée de chanson à jouer en tête, je m'appuyai dos contre la marche derrière moi et mangeai des jujubes aux fraises. Si quelqu'un me voyais ici, j'aurai à coups sûr des ennuis...

J'avais eu une soudaine envi de me dégourdir un peu. J'étouffais un peu à l'intérieur où j'avais du rester pour les cours. J'étais légèrement au bout du rouleau, j'avais un urgent besion d'air. J'avais besoin de sortir. Je décidai de me promener sur l'île et ce même si je devais me perdre comme à mon habitude. Je marchai sans but m'enfargeant presque à chaque pas. Je savourai la caresse de l'air sur mon visage, la chaleur du soleil sur ma peau. Ça me faisait tellement de bien.

Tout en marchant, je songeai à ma vie depuis mon arrivée sur l'île. Pour la première fois depuis des années je me sentais à ma place. Les gens que j'avais rencontré s'étaient montrer sympathiques envers et m'avaient bien accueilli. J'en était heureuse. Je songeai à la première personne que j'avais rencontré, Natsume et la façon dont on s'était rencontré. Je rougis encore. Pourquoi est-ce que je rougissais alors que je pensais seulement à lui ? C'était vraiment stupide de ma part. Je secouai la tête, je n'allais pas trouver de réponse à mon émotion. Je décidai de chasser cette pensée et de profiter de l'instant présent.

Je levai le regard. Je vis des ruines. Je ne savais pas qu'il y avait cela sur cette île. Je me demandais à quoi elles avaient servi avant de se retrouver dans cette état. J'avancai vers ces pierres, faisant attention à ne pas m'enfarger. J'arrivai près de vieilles marches. Je vis une jeune filles qui y était assise. Elle avait une guitare à la main. Elle m'avait l'air sympathique. Je m'approchai un sourire engageant sur les lèvres, pourquoi ne pas lui parler. Si je pouvais me faire une nouvelle amie se serait bien.

- Hey Salut, m'exclamai-je avec enthousiasme tout en montant les escaliers. A ce que je vois je ne suis pas la seule à avoir eu...

Toutefois, je ne pus finir ma phrase car je m'enfargeai dans les escaliers. Je tombai sur les genoux et me cognai le tibia sur le coin d'une marche. Je grimaçai de douleur, c'était bien ma chance.

Les alentours étaient plutôt calmes. Je me détendis donc un peu. De toute façon, quelles étaient les chances que quelqu'un, passant par hasard par ici, regarde par hasard dans cet escalier, me voie par hasard, découvre par hasard que je séchais et aille tout balancer au directeur? Elles étaient bien minces.

Perdue dans mes pensées, je fixai une corneille perchée sur un muret et qui semblait porter une attention particulière à mes jujubes. C'était même pas la peine d'y penser...

Un fille apparut soudain au bas de l'escalier en me saluant. Surprise, je sursautai et avalai de travers. Je toussai, évitant de justesse l'asphyxie, et vit la fille tomber dans les marches en pierre directement devant moi. Ben voyons, ça allait bien! Je m'empressai de me lever pour aller l'aider, la pauvre.

Je descendai prudement à sa rencontre.

- T, tout va bien?

Quelle idée j'avais eu, aussi, de m'installer dans un escalier! Je lui tendai la main pour l'aider à se relever.

Je levai le regard vers le jeune fille. Mon regard passa de son visage à sa main tendue, que je pris sans hésité. Je frottai ma jambe douloureuse. Après un moment, je relevai le regard vers elle. Je lui souris reconnaissante.


- Merci, ça m'arrive toujours ce genre de chose, s'en est devenu une routine, lui dis-je. Malgré tout ça fait toujours autant mal, peu importe le nombre de fois. Mais bon assez parler de ça. Je me présente, je suis Sayuri. Je suis arrivé depuis peu. C'est fou comme il fait beau n'est-ce pas ? Comment ne pas profiter d'une aussi belle journée. Ce serait stupide de rester à l'intérieur. Il faut bien souffler un peu. D'ailleurs, c'est la première fois que je sors seule, ça fait du bien de souffler un peu et de penser à autre chose. Assez de bavardage, je ne fais que raconter n'importe quoi et je manque de politesse. Je ne t'ai même pas laisser te présenter.

Sur ce, je me tus attendant sa réponse. Me retenant de continuer à parler, comme j'étais si bien partie pour le faire.

Elle accepta ma main avec reconnaissance. Je l'aidai à se relever (bon, forte comme je suis, j'ai pas dû l'aider beaucoup, mais c'est l'intention qui compte). Elle me remercia, puis commença à parler. Ça lui arrivait souvent de tomber. Elle devait être plutôt maladroite. Elle s'appelait Sayuri. Je voulu me présenter, mais elle continua de parler. Nouvelle arrivée, première fois qu'elle sortait dehors, oh, minute, j'suis perdue. Elle finit en disant qu'elle manquait de politesse. Je secouai la tête.

- N-non, non t'en fais pas, c'est rien. Moi c'est Stella.

Je regardai les alentours. Un escalier n'était pas un endroit très sécuritaire.

- Euh, tu veux qu'on descende? Je veux dire, euh, pour ne pas risquer de tomber...

J'étais plutôt malchanceuse ces derniers temps. Fallait pas provoquer de malheurs...

- Et puis... un escalier, c'est pas très approprié si on veut discuter.

À moins qu'elle veuille pas discuter? Ah merde, si elle en avait pas envie, j'allais passer pour un boulet! Pourquoi j'ai dis ça moi? J'suis nulle!

Elle m'avait l'air plutot timide, juste a voir la façon dont elle se comportait. Heureusement ce n'était pas mon cas, enfin je n'en étais plus sure ces dernier temps. Non il ne fallait pas penser à ça. Je me concentrai sur ce qu'elle disait. Elle proposait de descendre de l'escalier. Ce n'était pas une mauvaise idée, bonne initiative Stella. Je souris.

- Enchantée de te connaitre Stella, rétorquai-je. Ce ne serait pas une mauvaise idée d'aller discuter dans un autre endroit que cette escalier. C'est vrai qu'un escalier n'est pas l'endroit approprié pour faire connaissance. La dernière fois que j'ai rencontré quelqu'un près de marchent, on est tomber dedans. Bon si on descendait.

Je me tournai pour descendre, faisant bien attention de ne pas m'enfarger encore. Je m'arrêtai parfois pour voir si elle me suivait.

Ah, ouf, elle avait l'air de bien vouloir faire connaissance. Sauvée. Fallait plus que personne me prenne pour un boulet. Plus jamais. Le souvenir douloureux de ce gars dans la Tour Argent en témoignait.

N'empêche, j'suis douée pour attirer les ennuis. C'est un de mes talents.

Sayuri partit en avant pour descendre. Je me tournai et remontai quelques marches pour atteindre ma guitare et lui emboîtai le pas (à Sayuri, pas à ma guitare). Je suivai à bonne distance, pour éviter de lui foncer dedans si jamais je perdai pied.

Je me demandais bien c'était les ruines de quoi, ici...

Une fois arrivée en bas, je me tournai vers Stella. Je remarquai qu'elle tenait une guitare. Intéressant, elle aussi aimait la musique. Eh bien, il semblerait qu'on ait au moins un point en commun puisque je jouais du violon. Ça faisait un sujet de conversation, mais pour l'instant il fallait d'abord trouver un endroit où s'asseoir.

- A quel endroit tu voudrais t'installer, demandai-je en faisant un geste vague englobant l'endroit. On a l'embarras du choix.

Arrivées en bas des escaliers sans encombre. J'étais soulagée. C'était quoi aussi cette idée d'aller m'asseoir dans un escalier?

Sayuri se tourna vers moi et avisa ma guitare. Puis, elle me demanda où je voulais m'installer. Je haussai les épaules.

- Euh, ben, n'importe où, ça me dérange pas...

J'en avait aucune idée. En effet, comme elle disait, on avait l'embarras du choix...

Je regardai l'endroit pour trouver une place où s'installer. Je reperai un endroit idéal, il y avait deux grosses pierres placées l'une à coté de l'autre.

- Et si on allait là-bas, lui proposai-je en indiquant les pierres de la main. C'est toujours mieux que les escaliers.

J'attendis sa réponse avant de me diriger vers les deux pierres.

Sayuri désigna deux pierres posées côte à côte. Je hochai la tête.

- C'est parfait.^^

Nous nous dirigeâmes vers les pierres. Je posai ma guitare contre le roc et m'installai sur la roche de droite. Je savais pas trop quoi dire. Faut dire que je suis pas habituée d'engager la conversation avec des gens que je connais pas beaucoup. Quoique, je deviens de moins en moins timide. Terrae change les gens...

- Alors, euh, tu disais que t'es arrivée y'a pas longtemps?

Je pris place sur le rocher de gauche. J'avais plusieurs choses à dire, mais je ne savais pas lesquelles aborder en premier. Toutefois, Stella parla avant même que je tente de dire quoique ce soit. Je souris à sa question, apparemment elle avait bonne mémoire. Elle se rappelait cela dans le flot de parole que j'avais dites.

- En effet je suis ici depuis peu et j'en suis heureuse. Pour une fois je sens que j'ai ma place que je ne suis pas un boulet ou une figurante dans le paysage. Enfin les gens sont accueillants. Et toi tu es ici depuis longtemps ?

Je n'allais pas être la seule à parler, je ne voulais pas l'ennuyer.

Je répondis à son sourire, quoique un peu timidement. Elle ressentait la même chose que nous tous, le sentiment d'être enfin à sa place.

- Moi? Ça doit faire 5 ou 6 mois. J'suis arrivée en mars.

Le 24 mars. Le jour de mes 16 ans. Ça, je l'oublierai jamais.

- Je viens de New York, mais j'suis née au Québec.

Je m'améloire côté assurance.

Ainsi, elle était ici depuis pas très longtemps. Je restai surprise à sa dernière phrase. Elle venait de l'Amérique elle aussi. Qui plus est, elle était née au Québec comme moi.

- Quelle coïncidence, je suis aussi née au Québec, à Montréal, m'exclamai-je enthousiaste. J'ai vécu au Québec jusqu'à ce que je vienne ici. Ma mère était d'origine japonaise, mais elle a émigré au Québec espérant avoir une meilleure vie, ce qui ne fut pas le cas.

Je me tus. Parler de ma mère me faisait toujours quelque chose. Ça me rendait mélancolique, elle me manquait tellement. J'esquissai un nouveau sourire, mais cette fois un peu plus triste.

- Dans quelle ville du Québec es-tu née, si ce n'est pas indiscret, m'enquis-je pour chasser la soudaine mélancolie qui s'était emparée de moi au souvenir de ma mère.

J'ouvris de grands yeux. Elle aussi venait du Québec! J'étais contente de rencontrer une autre Québécoise, même d'origine japonaise. Lorsqu'elle parla de sa mère, j'eu une pensée pour la mienne et un pincement au coeur. J'espérai qu'elle allait bien.

Sayuri aussi semblait mélancolique à cause de sa mère. Eh bien. On avait un autre point en commun.

Elle me demanda où j'étais née. Elle, c'était à Montréal. Je chassai l'image de ma mère de mes pensées.

- Moi à Québec, la ville. xD Mais j'y suis seulement restée jusqu'à mes quatre ans avant de déménager à Redfield, dans l'état de New York.

Ainsi elle était née a Québec. La ville "rivale" de Montréal. J'avais toujours trouvé cette rivalité idiote. Chacune des deux villes avait leur propre charme, ça ne servait à rien de comparer. Les raisons pour lesquelles les gens aimaient Montréal n'étaient pas les même que celles de Québec. Alors à quoi bon comptétitionner. J'avais eu le loisir de visité la capitale, que j'avais adoré, mais j'étais mieux à Montréal car là était mon "foyer". Enfin ma multitude de foyer, plutot.

- Comment c'était là-bas ? Est-ce que tu regrettes ta vie de là-bas ? Ou tu es mieux ici et ne regrette rien car tu as ta place ?

Je me tus, réalisant que j'étais affreusement curieuse. Je ne voulais pas être indiscrète, peut-être allait-elle se fatigué et partir puisque je lui livrait presque un intérogatoire.

- Excuse-moi, je pose trop de question, ajoutai-je. Tu n'est pas obliger d'y répondre tu sais, c'est moi qui est trop curieuse. Je cherches à te connaitre un peu pas à être indiscrète.

Sayuri se trouvai trop indiscrète. Elle posai plus de questions que moi, c'était vrai, mais ça me dérageais pas vraiment. J'avais passé ma vie à avoir peur que les autres s'intéressent à moi. Depuis que j'étais ici, j'avais des amis et je rencontrais plein de gens sympas qui me donnaient confiance en moi.

Je secouai la tête.

- Non, tes questions me dérangent pas, au contraire.

Je réfléchis un instant.

- Ma vie d'avant... j'suis partagée dessus. Au début, c'était bien, j'aurais pas demandé mieux. Puis, ma mère est partie et je me suis retrouvée seule avec mon père, qui est devenue un monstre et ça a été l'enfer. Ensuite, on m'a envoyée chez ma tante, et je dois avouer que j'ai eu pas mal de fun. Puis, j'ai ressenti l'Appel et tout a recommencé à aller mal. Finalement, je suis arrivée ici. Je crois que, même si ce qui me reste de famille me manque, je suis à ma place ici. J'ai l'impression d'être devenue quelqu'un, finalement.

Je cessais de parler pour la regarder.

- ... et toi? osai-je demander.

J'écoutai attentivement son histoire. Elle n'entrait pas dans les détails, mais je m'imaginais bien qu'elle n'avait pas eu la vie facile. En quelque sorte je la comprenais. C'est alors qu'elle me demanda de raconter mon histoire. Je baissai tristement le regard. Je n'aimais pas vraiment parler de ça, mais elle ne pouvait pas savoir. D'ailleurs je le lui devais bien. Je gardai quelques instant le silence pour rassembler mes idées. Lorsque je parlai ce fut d'une voix calme, le regard perdu dans le vague.

- Comme je te l'ai dit je suis née à Montréal. Ma mère a été ma seule famille, je n'ai jamais connu mon père. C'était l'un de ses clients, si tu vois ce que je veux dire... Ma mère était impliqué dans quelques activités illégales, essayant de s'en sortir. Toutefois, je ne regrette pas cette partie de ma vie. J'étais heureuse, car ma mère faisait tout pour mon bonheur et je ne me rendais pas trop compte de la situation j'étais trop jeune.

Je déglutis et me tus quelques instants. Même après toute ces années, j'avais de la difficulté à parler de ma mère.

- L'année de mes 6 ans, alors qu'elle venait me chercher à l'école, elle s'est fait assassinée, continuai-je. J'ai ensuite passé de famille d'accueil en famille d'accueil. Personne ne voulait me garder j'attirais trop d'ennui. Je me suis réfugiée dans la musique. Il y a pas longtemps j'ai ressenti l'appel et je suis arrivée ici. Ça ne fait pas longtemps que je suis ici, mais je me sens déjà à ma place. Voilà tu connais en gros mon histoire.

Sur cette dernière phrase, je tournai le regard vers elle et souris.

Sayuri m'écouta et je sentis qu'elle me comprenait. Lorsque ce fut à son tour, elle prit un moment. Je regrettai aussitôt ma question. J'allais m'excuser et lui dire de ne pas répondre si elle ne voulait pas lorsqu'elle se lança.

Je l'écoutai jusqu'à la fin. Ellle non plus n'avais pas eut de chance. Encore moins que moi, même. J'avais eut une famille, même après qu'on m'aie retirée à mon père. Elle, rien.

Lorsqu'elle eut fini de raconter, elle me sourit. Je lui répondai par un sourire désolé.

- Heureusement, on peut trouver refuge ici...

Ça devenait triste. J'avais le goût de changer de sujet. Ça risquait de créer un malaise.

- Tu dis que tu fais de la musique aussi? Quel instrument?

Ça me soulageait de trouver quelqu'un qui me comprenait. Lorsqu'elle me fit un petit sourire après que je lui eu confié mon histoire, je sus tout de suite qu'on allait bien s'entendre. Quoique je m'en doutais déjà, mais cette fois c'était une certitude. Elle ne me prenait pas en pitié, comme d'autre le ferait, elle se contentait d'écouter et de me comprendre, ce que j'appréciais.

Soudain, elle me demanda à quel instrument je jouais. Elle changeait de sujet. Je lui souris en signe de gratitude.

- Je joue du violon depuis que j'ai 10 ans. Lorsque je jouais, je me sentais bien pour une fois. Lorsque je joue j'oublis tous mes problèmes et je me concentre sur la musique. Et toi j'ai cru remarquer que tu jouais de la guitare.

Je me tus pour la laisser parler. Je ne voulais pas que cette conversation soit mon monologue.

Sayuri semblait contente du changement de sujet. Autant parler de quelque chose de plus joyeux, plutôt que de se morfondre en parlant des moments sombres de notre vie.

Elle jouait du violon.

- C'est super, ça! J'ai déjà essayé, mais disons que ça ne s'est pas révélé très concluant!^^

Elle avait remarqué que je jouais de la guitare. D'abord impressionnée par sa perspicacité, je me souvins que j'avais ma guitare avec moi. J'en venais à l'oublier, celle-là.

- Oui, depuis que j'ai au moins huit ans. C'est ma mère qui m'a apprit et ma guitare, c'est un cadeau d'elle.

Je jetais un coup d'oeil à mon instrument. Je revis comme si j'y étais cette soirée d'avril - à ma fête - où maman me l'avais donnée. Je clignais des yeux, sentant une légère tension dans mon crâne. Je venais d'avoir une vision du passé ou quoi? Ça m'aurai pas étonnée.

J'allais dire quelque chose, mais je remarquai soudain un léger changement dans son expression. Je ne sais pas ce qui m'avais mit la puce à l'oreille, peut-être son clignement rapide de l'oeil. Enfin peu importe, je devais m'assurer qu'elle n'avait rien. Je me penchai vers elle.

- Stella est-ce que ça va, m'enquis-je doucement.

Elle me demanda si ça allait. Mon regard se défigea et je sentis une tension familière dans mon crâne. Je secouai la tête et regadai Sayuri.

- Hein? Ah oui, ça va, t'en fait pas. C'est seulement une vision.

À la façon de je le disais, ça semblait normal. Je cru bon de préciser.

- Je suis voyante. Ange d'Eau.

Pour mon plus grand malheur, parfois...

Je fus soulagée de voir qu'elle revenait sur terre. Pendant quelques instants je m'étais un peu inquiété. C'était une simple vision, d'ailleurs elle en parlait comme s'il s'agissait d'une banalité. D'ailleurs ce devait l'être puisqu'elle était un ange voyant. Cela attisa ma curiosité, je retins toutefois mon flots de questions car elle sembla un peu chamboulé. Alors ce fus d'une voix calme et contrôler que je m'adressai à elle.

- Ah bon je comprends mieux. Pendant quelques secondes j'ai cru que tu allais tourner de l'oeil. Mais tes visions qu'est-ce ça te fais et c'est quoi les effets. Bien sur tu n'es pas obliger de répondre, prend ton temps.

Je secouais la tête en riant.

- Tourner de l'oeil, ça m'est déjà arrivé avec mes visions, mais j'ai vu bien pire.

Je réfléchis un instant à ce que je ressentais lorsque j'avais une vision.

- C'est assez étrange, les visions. On se sent comme aspiré vers l'arrière, il y a une seconde de noir complet, puis tu te retrouve à un autre endroit et dans un autre temps, passé, présent ou futur. Tu n'as qu'à vouloir voir un truc de plus près pour t'en approcher et tout autour de toi est légèrement teinté de bleu. Tu reviens ensuite dans ton corps avec un mal de tête et tu te sens déroutée quelques secondes. Ça fait très peur au début...

Je marquais une pause un instant.

- Et toi? Quelle est ton affinité?