Re: Hi Mum ! J'ai une surprise for you, j'crois que tu vas aimer ! x3 (Mist)

**Mist** Sam 6 Nov - 13:19

Je regardai Dark se réveiller avec un petit sourire amusé. Allez, la marmotte, debout ! C'est pas si dur que ça, de se réveiller, enfin. Il doit être six heures du matin, à peine ! Voyons.
Je le vis lever le bras, les yeux fermés, marmonnant quelque chose. Et soudain, sa main vint se poser sur ma poitrine dans un petit "pof".
Je restai en bug pendant quelques secondes, devenant progressivement d'un joli rouge. Lorsqu'il enleva sa main, gêné, et se mit à balbutier quelque chose à toute vitesse, cherchant absolument à détourner le sujet, j'éclatai de rire. Posant mes mains devant ma bouche pour ne pas faire trop de bruit, je tentai de m'arrêter avec peine. Alors là, son regard, son air gêné, sa phrase vitesse grand V... Je ne pouvais pas faire autrement, désolé mon chéri !
Au bout de quelques secondes, je soufflai doucement, à peu près calmée, toujours hilare.

- Hum, dis-je au bout de quelques autres secondes. On va mettre ça sur le compte de ton réveil difficile, d'accord ?

Je souris avec amusement, et, voyant qu'il ne bougeait pas, passai par dessus-lui pour sortir du lit, lui déposant au passage un baiser sur la joue. Une fois sur mes deux pieds, au sol, je m'étirai, avant de me retourner, pour lui dire :

- Oui, presque un peu trop, même ! Je me réveille plus tôt d'habitude.

Je lui tirai la langue.

- Tu vois, t'es pas mort étouffé pendant la nuit parce que je prenais trop de place, le taquinai-je.

Je me retournai pour le regarder, posai mes mains sur mes hanches, avec un sourire.

- Allez, debout ...! le taquinai-je.

**Dark** Sam 6 Nov - 22:08

Je toussotai, la regardai en tentant vainement de me concentrer sur ses paroles. Putain, j'vous dis pas le réveil de chanceux là, en vrai. Y'en a pas beaucoup qui ont des réveils aussi doux... Comment que je plains les puceaaaux !
Bon, j'me la ferme, d'accord.
Je me passai une main derrière la nuque et l'observai avec un petit sourire idiot. Et sinon, elle vient de dire quoi...? Ahem. On va faire genre j'suis dans le moove !
Je me levai du lit, m'approchai d'elle pour l'embrasser et me dirigeai finalement vers mon armoire pour en sortir un sac et des vêtements.

-Bon bon bon, faut qu'on se prépare maintenant !

Je tournai la tête vers elle, saisissant deux t-shirts en même temps avant de les enfouir dans mon sac.

-T'as assez d'affaires de rechange ou tu veux que j't'en prenne au cas où...? Histoire de. Comme ça bah... Enfin voilà quoi, on s'en fout si c'est pas à ta taille.

J'attendis qu'elle me réponde, avant de finalement réagir, réentendant en retard les paroles qu'elle avait pu prononcer avant.

-Hé ! J'ai jamais dit que tu prendrais trop de place... Si ? J'ai quand même pas osé...?

**Mist** Dim 7 Nov - 1:03

Je le regardai avec douceur, alors qu'il se levait, lui rendis son baiser, avant de continuer à m'étirer en douceur. Je le suivis du regard lorsqu'il partit chercher ses affaires, avant de réfléchir à sa question.

- Mh, je peux plutôt te piquer un pantalon maintenant ? Je n'ai que ma robe, plus une jupe en rechange, et j'ai pas franchement envie de faire dans l'humanitaire, aujourd'hui aussi, lui dis-je en me passant la main derrière la nuque, avec un air amusé.

Je marquai une légère pause, avant de m'approcher de lui, pour me blottir contre son dos, posant ma tête entre ses omoplates.

- De toute manière, je ne pense pas que ça prenne beaucoup de temps. Je veux dire ... On a pas grand chose à faire à Nara, ce sera rapide.

Je souris, embrassai doucement l'endroit ou se situait ma tête quelques secondes auparavant, avant de le lâcher, puis de me poser à côté de lui, avant de le regarder avec un sourire.

- Et si, tu as osé. T'es vraiment méchant quand tu veux, dis-je d'une fausse voix plaintive.

**Dark** Dim 7 Nov - 23:07

Je l'écoutai parler, et détournai mon regard pour le reporter sur les vêtements qui gisaient de part et d'autres sur le sol à côté de mon armoire. Ouais, bon, comme j'l'écoutais et que j'savais pas quoi faire avec mes mains, les fringues avaient fini par glisser entre mes doigts... Hum hum. Je lui tendis un pantalon, cherchant à fuir discrètement son regard.

-Ah ouais...? J'ai vraiment dit ça ? Ben mince alors, j'm'en souviens plus ! Il faudrait que je fasse réviser ma mémoire...

Je toussotai et bouclai mon sac, me tournant finalement vers elle.

-Bon ! J'ai fini de regrouper mes affaires de mon côté.

**Mist** Dim 7 Nov - 23:35

Je saisis le pantalon, en le regardant avec un air amusé. Retenant une réplique moqueuse, je lui jetai juste un regard entendu. Je m'éloignai de quelques pas, lui tournai le dos, et enlevai mon pyjama, me retrouvant en petite culotte. J'enfilai mon soutien gorge, passai le pantalon, qui était trop grand pour moi -mais comme ça, au moins, ça me faisait un baggy... Pratique ! J'en remontai le bas, enfilai un débardeur, sautai dans une paire de chaussures en cuir blanc,fis mes lacets, et regroupai mes affaires par-ci, par là.
Je me redressai, regardai Dark avec un petit sourire.

- Je suis prête ! Enfin ... Faudrait que je me brosse les cheveux, dis-je en considérant les boucles qui dégringolaient sur mes épaules.

Je joignis le geste à la parole, et m'assis sur une chaise, ma brosse à la main. Au bout de quelques secondes, je m'arrêtai, et lui demandai, doucement :

- Tu sais ... Je ne veux pas que tu te sentes obligé de venir avec moi. Tu ... tu risques d’entendre des choses... Horribles, sur la mort de mes parents.

Je verrouillai mes yeux dans les siens.

- Et ... Après avoir vu ta famille, j'ai peur que ... ça fasse un peu tache. Tu comprends ? J'ai pas envie ... De tout gâcher, avouai-je finalement dans un soupir.

**Dark** Lun 8 Nov - 22:35

Tandis qu'elle se déshabillait pour se change, d'abord tenter de me rincer l'oeil, je finis par instinctivement détourner la tête, me disant qu'il était peut-être temps pour moi aussi de m'habiller. J'enfilai quelques fringues rapides, restant bien moins bien fringué qu'elle -c'est parce que mon charme naturel n'a pas besoin de vêtements pour être parfait !- et me tournai vers elle lorsqu'elle annonça avoir terminé. Je m'affairai à fermer les derniers boutons de ma chemise, et, finalement agacé, je la retirai pour aller piocher dans la pile-boulette de t-shirt. J'enfilai un débardeur blanc et arquai cependant un sourcil lorsqu'elle commença à me dire que j'étais pas obligé de venir. Je vérifiai très rapidement si mes parents dormaient encore, et, à la fois inquiet et embêté par sa réflexion, je me téléportai juste en face d'elle, accroupi, la regardant d'en bas. Je posai mes mains sur ses cuisses et cherchai ses yeux du regard.

-Je te signale que même si c'était pas longtemps, j'avais déjà pu apercevoir à quoi ressemblait tes parents, et comment ils te traitaient. Que ce soit violent, dur ou quoi, je m'en fiche, ça fait parti de toi, de ton histoire, et je veux être là. Peu m'importe de ce que tu diras, je veux tout connaître de toi et pour ça j'ai pas tellement d'autres choix.

Je lui souris finalement et commençai à me redresser, déposant un furtif baiser sur le coin de ses lèvres. Je me relevai totalement et passai une main dans ses cheveux. Un petit sourire vint étirer le coin de mes lèvres et je téléportai sa brosse dans ma main.

-Je peux te coiffer, dis ? J'ai encore jamais brosser les cheveux d'une fille !

**Mist** Mar 9 Nov - 22:04

Je le regardai s'acharner sur sa chemise durant quelques instants, avant d'aller se chercher un tee-shirt. Un sourire amusé s'étira sur mes lèvres, avant de baisser les yeux sur lui lorsqu'il se téléporta face à moi. Je l'écoutai, silencieuse, avant de le regarder avec douceur. Je souris une seconde fois, reconnaissante. Il fallut quelques secondes avant que je me mette à parler.

- Je sais que tu serais prêt à faire ça pour moi, mais ... Enfin, tu m'as comprise, dis-je dans un souffle.

Je plantai mes yeux dans les siens, pris ses mains légèrement.

- Merci, lui dis-je avec un sourire.

Lorsque ma brosse se téléporta dans sa main, j'eus un sourire amusé. Sa proposition élargit ce sourire, et je le regardai.

- Pourquoi pas ? Je ne me suis jamais fait brosser les cheveux par un homme ! dis-je sur le même ton, avec un léger rire.

**Dark** Mer 10 Nov - 0:31

J'éclatai d'un léger rire franc et regardai vaguement autour de moi. Y'avais un tabouret repliable dans un coin, normalement, je l'utilisais souvent à l'époque pour dire à Sahéhara de s'asseoir dessus, ou aussi pour le lui lancer dessus, suivant mon humeur...
Un sourire étira mes lèvres lorsque je le trouvais, et j'allais le chercher pour le déplier et le poser devant Mist. Je lui adressai un grand sourire.

-Tu te mets là ? Parce que voilà quoi, la chaise... La chaise c'est un peu pour moi, le chef ! 'Fin j'veux dire, j'peux pas me laisser dominer, et...

Et en fait c'est le dossier qui me dérange. Bref.
Je soupirai, secouai doucement la tête. Je jetai la brosse en l'air et la rattrapai au vol, restant dans l'élan pour reporter mon regard sur Mist.

-J'espère que t'as pas trop peur pour tes cheveux !

**Mist** Mer 10 Nov - 16:25

Je l'écoutai parler avec un sourire. Mon sourcil fit mine d'aller toucher le plafond lorsqu'il me parla de domination et compagnie, avant d'éclater doucement de rire. Je me décalai sur le tabouret, ramenant une jambe contre moi. Posant mon coude sur mon genou plié, je le regardai, amusée.

- Tu sais, mon chéri, je pense qu'il y a des fois, surtout le matin où on est mal réveillé, où il faut bien réfléchir à ce que l'on dit, avant de le dire ... lui lançai-je avec un sourire.

Je marquai une petite pause, avant de le regarder, riant doucement.

- Qu'est-ce que tu pourrais leur faire à mes pauvres cheveux, hein ? T'es pas si dangereux que ça, avec une brosse à la main, hein, rassure moi, lui dis-je avec un faux air inquiet.

**Dark** Mer 10 Nov - 22:32

Je lui adressai une grimace amusée lorsqu'elle me dit que certains matins où on était mal réveillé, il valait mieux se taire. Puis, son air inquiet me fit sourire, et je réprimai mon air taquin pour prendre un air sérieux, presque tourmenté.

-Au moins, y'a une personne entre nous deux qui a confiance en moi...

Je fis voler la brosse, me téléportai derrière et téléportai la brosse dans ma main avant qu'elle ne touche le sol. N'ayant pas de vraies manches, je fis semblant de remonter celles que j'avais, et je m'armai de mon arme. J'inspirai un grand coup, comme si je me préparais à faire le grand saut.

-Bon... C'est parti alors !

Je fis doucement glisser la brosse dans ses cheveux et...

-Wouah, mais t'as déjà dû coiffer tes cheveux ici, y'a pas un noeud !

Ouais, enfin c'est la même chose partout quoi...

-Héhé... T'as des beaux cheveux quand même, hein...

**Mist** Jeu 11 Nov - 12:08

J'éclatai de rire face à son air tourmenté.

- Oui, c'est vrai que je me laisse faire, mais je le fais alors que je n'ai pas confiance en toi, c'est logique, le taquinai-je.

J'observai le petit jeu avec la brosse, fascinée. En combat, ce type d'enchaînement devait déstabiliser au moins 3 ennemis sur 5... Mh, à retenir. Enfin, je n'étais pas sûre de pouvoir le refaire avec autant d'agilité. Je ris doucement lorsqu'il se prépara mentalement pour me brosser les cheveux. La brosse arriva finalement contre mon crâne, tandis que je fermais les yeux, apaisée. Ça faisait du bien, de se faire brosser les cheveux. Ça me rappelait quand j'étais toute petite...
Lorsqu'il s'exclama qu'il n'y avait pas de noeuds, je rouvris les yeux, et ris doucement.

- J'ai dû faire une crise de somnambulisme et me les brosser pendant la nuit, alors ! lançai-je avec amusement.

Je laissai filer un ange.

- Ça va, pas trop intimidé ? lui demandai-je au bout de quelques secondes, taquine.

**Dark** Ven 19 Nov - 20:00

Je l'écoutai parlé, esquissant un sourire à chacun de ses mots, continuant à brosser ses cheveux doux et soyeux. Je me pinçai les lèvres à la fin de ses dernières paroles, sa question se répétant dans ma tête. Je finis par ronchonner.

-Oh, hé, t'es pas obligée de te moquer, bougonnai-je.

Je fis glisser une dernière fois la brosse dans sa longue chevelure, et je me relevai, embrassai sa joue et lui posai la brosse entre les mains. Je me dirigeai vers mon sac, le posai sur mon épaule et me tournai derrière elle, me passant rapidement une main dans les cheveux pour les remettre en ordre. J'ose pas me regarder dans le miroir, j'dois encore avoir ma tête d'endormi, ça doit faire trop peur.

-C'est bon, on y va ? Prête ? Par contre, vu que c'est par téléportation et que je sais pas du tout où est-ce que tu veux aller, il faut que tu m'emmènes.

**Mist** Lun 22 Nov - 22:01

Je ris doucement en entendant ce qu'il me disait, avant de sourire lorsque la brosse atterrit dans mes mains. Je penchai la tête en arrière, et d'un geste, attachai mes cheveux en un chignon lâche. Je me redressai, me levai, me dirigeant vers mon sac. Lorsqu'il me posa la question, je me tournai vers lui avec un sourire.

- Tu n'as peur de rien ! Hum... Ça va, j'y suis allée il n'y a pas si longtemps, dis-je en pensant distraitement à un arrêt que j'avais fait alors que j'étais encore au Japon, il y a de ça quelques mois.

Je me penchai, pris mon sac, y mis ma brosse, tournant le dos à Dark. Au bout de quelques secondes, je lui souris, me retournant.

- Bon ! On file. Plus tôt on y sera, mieux ce sera, dis-je avec un sourire.

Je m'approchai de lui, l'embrassai sur la joue, et, durant ce léger contact, nous téléportai au beau milieu d'un des parcs naturels de Nara. Je me détachai de lui, avant de lui saisir la main avec douceur, dans ce parc encore plein de la rosée matinale. Je l'entraînai à travers un petit chemin qui serpentait entre les grands arbres.

- Au fait ! Si jamais tu veux prévenir tes parents pour ton départ, on pourra repasser, en feignant de s'être tout juste réveillés, lui proposai-je avec un sourire. Ça ne devrait pas prendre trop de temps ici, ajoutai-je un peu plus distraitement.

J'inspirai une grande bouffée d'air, savourant l'odeur de la pluie tombée entre les arbres, sur l'herbe coupée d'il y avait quelques jours. Sentant une énergie animale, je tournai la tête vers des arbres près de nous, apercevant un petit cerf qui vivait en liberté au parc. Je souris.

- J'avais oublié que c'était un endroit où il y avait encore des animaux. Je crois qu'on les as réveillés, ajoutai-je à Dark du bout des lèvres, avec un faux air suspicieux.

**Dark** Mer 24 Nov - 20:30

Je hochai la tête à la suite de ses paroles, et ne pus m'empêcher de sourire lorsqu'elle s'éloigna de moi après m'avoir embrassé, nous ayant téléporté au beau milieu de... Nulle part ? Ouais, c'est sans doute ça. J'entrelaçai doucement ses doigts aux miens alors qu'elle glissai sa main dans la mienne, et la suivit, ne sachant absolument pas où est-ce qu'il fallait aller. J'émis un léger rire lorsqu'elle parla de prévenir mes parents.

-Mais nan, t'inquiète ! Ma mère commence à avoir l'habitude, c'est pas la première fois que je lui fais le coup... Elle fera juste la gueule quand je reviendrais la prochaine fois, mais enfin...

Je souris, embrassai sa joue, et m'écartai in extremis avant qu'elle ne tourne vivement la tête pour apercevoir un... cerf. J'avais même pas fait gaffe... P'tin, en plus d'être rapide, ses sens sont hyper plus développés que les miens ! C'est grave la honte, parce que j'voudrais pas faire macho, hein, mais quand même, c'est une fille...
On va faire genre j'avais remarqué la bête depuis longtemps.

-Ah, tu viens seulement de le voir ? Ouais, c'est vrai qu'on a dû les réveiller... Y'a un lièvre ou un lapin, je sais pas, qui a traversé le sentier juste derrière nous pendant qu'on marchait aussi !

Peut-être que j'aurais pas dû le rajouter ça, parce que si c'était vrai, elle l'aurait senti...

-Hum. Sinon, c'est un parc naturel quoi, donc c'est... normal ? Qu'il y ait des animaux. J'ai honte de t'apprendre ça !

**Mist** Lun 20 Déc - 1:51

Je ris doucement alors qu'il me parlait de ses parents.

- Et après tu t'étonnes que les relations avec ta mère soient conflictuelles... lui soufflai-je avec amusement alors que nous nous approchions de la sortie du parc dont on voyait les murs hauts à une centaine de mètres.

Je souris doucement lorsqu'il me parla du cerf qui s'était approché, avant de détaler brusquement en courant. Hm, j'avais oublié ce ... détail. Les auras de Masters. Je me concentrai pour la résorber, pour rendre ma démarche juste normale, pour tenter d'atténuer la lumière qui semblait s'échapper de chacun des gestes que Dark et moi faisions. Je laissai un sourire taquiner mes lèvres, lorsqu'il parla du lapin.

- C'est marrant, je ne l'avais pas remarqué, dis-je avec un petit sourire.

Lorsqu'il se mit à me taquiner, je lui tirai la langue.

- Gna gna gna, lui dis-je avec un sourire, en maudissant ma capacité d'expression. Encore heureux que tu sois là, hein. Sinon, je passerais vraiment pour une débile, lançai-je, amusée.

Je le tirai doucement à travers le parc, puis nous fis traverser plusieurs ruelles paisibles en ce début de matinée. Un joli soleil éclairait les ruelles fraîches, et au bout de cinq minutes de marche, coupant entre les maisons de pierre, un temple ancien dans son parvis végétal s'offrit à nous. Un petit sourire étira mes lèvres, et je me tournai vers Dark avec un sourire.

- On est arrivés, dis-je en désignant le temple rouge et noir, fièrement dressé, qui nous contemplant du haut de sa sagesse ancestrale.

J'ouvris mon sac, pris une casquette en toile, que j'enfonçai sur la tête, cachant du mieux que je pouvais mes longs cheveux blancs. Vu l'heure, il était peu probable que l'on croise quelqu'un, mais ... Je soupirai doucement, regardant le temple, de l'autre côté de la rue, oscillant entre ma volonté d'entrer et mon envie de m'enfuir.

**Dark** Mar 21 Déc - 0:59

J'offris un sourire amusé à chacune des répliques que m'adressa Mist. Lorsque nous arrivâmes à destination, je jetai un petit coup d'oeil inquiet à la douce Princesse qui se trouvait à mes côtés. Restant silencieux, je l'observai glisser tous ses cheveux dans cette casquette, visiblement soucieuse d'être reconnue. Je fronçai les sourcils en lisant dans son regard ce doute quant à sa présence ici. Elle se demandait si elle devant y aller...
Doucement, je pris sa main dans la mienne, me penchai pour déposer un faible baiser sur sa joue, et fis glisser une de ses mèches rebelles sous sa casquette. Je lui souris, et exerçai une faible pression sur sa main.

-Allez, tu es prête ?

Je laissai filer un ange, et, sans attendre sa réponse, je l'entraînai avec moi en direction du temple. Il fallait qu'elle voit leur tombe. Il le fallait... Je priai intérieurement pour que personne ne la reconnaisse, si tant est que des personnes décident de sortir et de se rendre au temple à une heure si matinale, et gardai une allure modérée, ne cherchant ni à brusquer Mist, ni à la tenter de faire demi-tour.
Lorsqu'on passa enfin l'entrée, je m'autorisai un arrêt, et en profitai pour me tourner vers elle. Je lui souris.

-Bon, ça va, t'es prête ? J'espère que tu as déjà trouvé ce que tu allais leur dire, hein !

Je tentai un sourire taquin, bien que l'occasion ne s'y prêtât pas vraiment, et l'embrassai à nouveau. Je posai mon front contre le sien. Cette fois, c'est à toi de me guider. Je suis perdu ici, moi.

**Mist** Mer 22 Déc - 0:59

Alors que se bousculaient dans ma tête diverses raisons de partir, je sentis une main douce et rassurante se glisser dans la mienne. Un sourire taquina inconsciemment mes lèvres, tandis que je jetai un regard reconnaissant à Dark qui m'aidait, une fois de plus, à aller de l'avant. Nous nous arrêtâmes devant le temple en bois, postés à l'entrée, l'un ne sachant que faire et l'autre ayant l'impression d'avoir des jambes en plomb.
Je me tournai vers lui, hochai doucement la tête, savourai le contact de son front contre le mien, inspirant doucement son parfum qui m'apaisait. Au bout de quelque secondes, je me détachai de lui, décidée, un bien faible sourire flottant cependant sur mes lèvres. J'étais décidée, mais, justement, je ne savais pas quoi leur dire... Je serrai plus fort la main de Dark dans la mienne, fis un pas, puis deux, et soudain, tout me sembla moins difficile. Après tout, il était à mes côtés...
Après avoir passé le jardin intérieur paisible, le vestibule du tombeau, éclairé, au parquet en bois laqué, s'offrit à nous. Je me dirigeai doucement vers un bâton d'encens, l'allumai en utilisant la petite flamme qui brûlait toujours en hauteur, dans un coin du vestibule. J'entrai finalement, gardant Dark avec moi comme un bouclier, un soutien, mon autre main tenant doucement le long bâton d'encens.

La pièce dans laquelle nous arrivâmes était également éclairée, plus petite, peu profonde. Sur le mur, en face de nous, un autel, composé de fleurs de la veille, de supports pour les offrandes, et de quatre cadres mis côte à côté, décorés d'une ruban de satin noir. Je lâchai la main de Dark, comme à regret, fis quelques pas timides vers l'autel, déposai mon bâton, qui répandait une odeur légère dans le tombeau sur l'autel, joignis les mains.

Je ne savais pas trop comment faire.Aussi fis-je ce que je faisais toujours avec mes parents autrefois : je baissai la tête, et fermai les yeux, comme espérant que quelqu'un ou quelque chose vienne me sortir de la situation dans laquelle j'étais. Quelques secondes s'écoulèrent, ainsi, en silence. Je relevai la tête, regardai les cadres. Il y avait d'abord mon petit frère, Kentarô, qui souriait de toutes ses dents. Mon estomac se tordit, alors que l'image d'une petite silhouette prostrée sous le lavabo me revenait de plein fouet. Serrant les dents, je regardai les deux autres cadres.

Mon père. Américain, brun, aux yeux verts pénétrants, à l'air sûr de lui, charmeur. Ma mère, rayonnante, un sourire perçant sur ses joues hautes, ses longs cheveux blancs dégringolant autour de ses deux yeux noirs plus profonds que la nuit, des yeux dans lesquels on ne pouvait être qu'aspiré. Un léger sourire, un peu amer, un peu nostalgique, étira mes lèvres. Je ne les avais jamais vu comme ça... La dernière photo était la mienne. Elle datait de trois ans, lors d'une réunion de famille. Je me mordis la lèvre. On ne voyait qu'un fantôme en kimono vert et or, aux yeux éteints, au sourire effacé. Le ruban noir dans un des coins semblait confirmer ce qui semblait évident : la personne sur cette photo ne pouvait qu'être morte. Un album photo, ouvert en son milieu, contenait quelques photos de mises en scène, quelques coupures de journaux, quelques photos prises sur le vif, également. Mais, au final, trop peu pour reconstituer une vie. Je frissonnai doucement en croisant un regard vert plein de haine et de rage, derrière un masque de yankee sur la silhouette qui me regardait depuis une photo datée de deux ans. Je refermai l'album un peu précipitamment, il claqua, résonnant dans le silence.

Je soupirai doucement, fermai les yeux, quelques secondes, avant de me retourner vers Dark, l'invitant en tendant la main à se rapprocher.

- Je t'ai déjà raconté ... Pourquoi dans la famille on a les cheveux de cette couleur ? dis-je en montrant la photo de ma mère avec un léger sourire.

**Dark** Ven 25 Fév - 12:01

Alors qu'elle lâchait ma main, je la laissai s'éloigner, silencieux. A partir de là, je n'avais plus rien à faire, juste à la regarder, en silence. A l'observer, sans rien dire ni faire. Être simplement là pour elle... C'était la seule chose que je pouvais faire.
Je sentis mon coeur se serrer en la voyant regarder toutes ces photos, en l'apercevant ouvrir ce livre. J'avais trop peur qu'elle ait mal, que des souvenirs dont elle ne voulait pas lui reviennent en mémoire. Je serrai les dents, sentant mon poing en faire de même. Il fallait que je me calme... Chut, doucement Dark... Doucement. T'énerver ne servirait à rien. Si elle a mal, elle te le dira, tu lui ouvriras les bras, et ça ira...
Hmm...
Je m'apaisai lentement, mais pas bien longtemps. Elle claqua l'album photo d'un coup, et je sentis mes muscles se tendre. J'étais comme piqué à vif, me sentant incapable de l'aider, totalement inutile. Elle souriait, "allait bien"... Mais au fond, j'étais sûr et certain qu'elle avait mal.
Quelques minutes plus tard, elle tendit une main dans ma direction, et je m'approchai de quelques pas, silencieux, comme si j'osais à peine mettre un pied devant l'autre, de peur de troubler cet endroit de paix. Je saisis doucement sa main et suivis son regard qui se portait sur une merveilleuse femme au regard captivant, noir. Au regard noir... Mes pensées divaguèrent quelques instants vers Karasu, mais je secouai la tête : ce n'était pas le moment. Je le regardai lorsqu'elle posa sa question, et fis un léger "non" de la tête.

-Je t'écoute, soufflai-je.

**Mist** Sam 26 Fév - 17:27

Je regardai Dark, qui me semblait troublé. Je lui fis un sourire doux. Je ne savais pas comment le remercier d'être là; sans lui, j'aurais fui avant même de passer cette porte.
Je pris le cadre photo de ma mère entre mes mains, le regardai quelques instants, contenant un léger frisson. Je détournai mon regard de la photographie, et regardai Dark avec un grand sourire, un peu forcé.

- Oh, c'est une très vieille histoire tu sais. Ma grand mère me la racontait souvent, quand j'étais toute petite. Je t'avoue que je ne sais où s'arrête la réalité et où commence la fiction, dis-je avec un léger rire.

Mon regard se perdit dans le vague, à travers les embruns de l'encens qui montaient voluptueusement vers le plafond. Je commençai le récit, d'une voix douce.

- Notre famille est très ancienne. Les kanjis qu'on utilise pour écrire Hojitake veulent dire "Gardiens de l'esprit du Temps". Ce nom nous a été donné car nous étions une famille de prêtres et prêtresses, chargés par l'empereur de conserver dans notre temple des reliques, des parchemins anciens qui lui étaient précieux. Et, parmi eux, la toute première horloge, qui n'était à l'époque qu'une clepsydre, ajoutai-je avec un petit sourire. Au fil du temps, ce rôle nous était transmis, et nous nous en acquittions, en l'échange de privilèges accordés à notre famille, qui devint riche, et puissante. Ce simple rôle de Gardiens devint une spiritualité toute entière, et beaucoup de personnes venaient au temple pour prier le Temps d'accorder un sursis à ceux qui le demandaient ; maladie, mort imminente...

Je marquai une pause, fronçai les sourcils pour me remémorer avec plus de détails l'histoire comme me la racontait ma grand-mère. Je me souvenais de tout, du ton de la voix, des mimiques qu'elle faisait en me racontant cette histoire. Je souris, et repris, apaisée.

- Mais un jour, la femme du chef de famille, qui était enceinte, tomba gravement malade. Les médecins arrivèrent du royaume entier pour tenter de la soigner, mais son état empirait, encore et encore. Alors que tout espoir semblait perdu, son mari, qui l'aimait tendrement, et qui, malgré ses efforts pour retourner ciel et terre, n'arrivait à la sauver, s'enferma dans le temple, et pria encore et encore pour la guérison de sa femme. On dit qu'au milieu de la nuit, il eut une vision : des rayons de lune argentés virent frapper l'eau de la clepsydre conservée au temple, et, sans rien dire à personne, il aurait pris un peu de cette eau sacrée, et l'aurait fait boire à se femme.

Je souris doucement. C'était une histoire d'enfant, une des rares que je connaissais, mais que j'aimais beaucoup. Je repris au bout de quelques secondes.

- L'état de la femme s'améliora brusquement, et, en l'espace de quelques jours, elle recouvra des forces et une bonne santé. Elle donna naissance à un bel enfant, et son mari était aux anges. Mais alors que le temps passait, on remarqua quelque chose : les cheveux de cet enfant avaient la couleur des rayons de lune, entre blanc et argent... Le prêtre comprit alors qu'il avait demandé un sursis au Temps pour sa femme, et que ce Temps prenait son dû, auprès de ses descendants, pour avoir accordé ce voeu qui coûtait cher. Et en effet, depuis ce jour, tous ceux qui descendent de cette branche familiale ont les cheveux blancs, comme pour rappeler que nous payons au Temps le prix d'une vie.

Je me tus, avant de rire doucement, relevant les yeux vers Dark.

- C'est une très vieille légende, un peu fantaisiste, mais ... Je l'aime bien, conclus-je avec un petit sourire. Dans la famille, avoir les cheveux blancs, c'est un peu comme une marque de noblesse.

Je toussotai.

- Autant te dire que j'ai pas vraiment fait honneur à la réputation, après mes 14 ans, dis-je sur un ton amusé.

**Dark** Jeu 23 Juin - 22:19

Tout au long de son récit, j'avais laissé un sourire doux étirer mes lèvres. J'avais surtout observé son regard, rêveur, tandis qu'elle se rappelait de ces quelques bribes de son passé. Une histoire qu'on lui avait raconté, comme un conte qu'on lit aux enfants le soir après les avoir border.
Elle était là, si nostalgique, mais pourtant si belle, cette lueur brillant dans ses yeux, illuminant son visage. Instinctivement, je resserrais ma main dans la sienne, et déposai un baiser sur sa joue alors qu'elle laissait un sourire étirer ses lèvres, le temps d'une pause.
Cependant, je ne perdis pas une miette de son histoire. J'avais même parfois l'impression d'être l'enfant à qui l'on racontait une légende. Sauf que je n'étais pas émerveillé par le mythe. J'étais émerveillé par le ton qu'elle employait, la manière qu'elle avait de le raconter. J'étais émerveillé par son sourire, par son regard si brillant de souvenir. J'étais tout bêtement émerveillé par elle, cette créature si magnifique à mes yeux et qui me faisait prendre conscience, peu à peu, que je ne pourrais jamais l'abandonner.
J'étais tombée sur la perle rare, une fille de Dieu, une enfant sacrée. Le plus étonnant, c'est que, tout en elle, signifiait quelque chose. Son prénom. Son nom. Ses cheveux. Ses yeux...?
Elle était divine, mais c'était avant tout ma déesse. C'était elle qui me permettait de sourire, de rire... De vivre.
Transportée par ses paroles, elle me contait l'histoire d'une voix douce, comme apaisée. Lorsqu'elle termina pourtant sa toute dernière phrase, lui souriant, je pris une de ses mèches de cheveux entre mes doigts.

-Oui, oui... Mais maintenant, tu lui fais pleinement honneur, à cette réputation.

Je déposai un baiser sur son front et repris, souriant :

-D'autant plus que c'est une merveilleuse histoire. Tu n'en as pas d'autres en réserve ? demandai-je avec un air amusé se peignant peu à peu sur mon visage.

La fixant dans les yeux, je souris, me rappelant enfin de l'endroit où nous étions. Je vous promets, vous perdre dans des yeux comme ça, c'est trompeur, on oublie tout le reste ! Résultat, je me rappelais enfin de notre présence dans ce... On va dire : dans ce tombeau, même si c'est glauque.
Je regardai un instant la fumée de l'encens qui se perdait vers le plafond, embaumant la pièce d'une odeur douce. Passant une main dans les cheveux de Mist, je soupirai intérieurement. Est-ce qu'elle allait bien ? Vis à vis de ses parents... De son frère...?
Me pinçant doucement la lèvre inférieure, je souris doucement, et l'embrassai sur la joue, avant de reprendre sa main dans la mienne.

-On sort d'ici, ou tu veux rester encore un peu...?

J'avais tellement peur de la voir souffrir...

**Mist** Ven 24 Juin - 9:53

La présence de Dark, une fois de plus, me sauvait. Qu'aurais-je fait, sans lui ? Jusqu'où aurais-je pu aller sans sa main dans la mienne, sans ses baisers qui me faisaient encore rougir comme une adolescente, sans ses yeux, sans son sourire, son si beau sourire ? Je relevai les yeux vers lui, lui faisant un doux sourire, un peu moqueur.

-Tu es adorable darling, dis-je en l'embrassant rapidement à la comissure des lèvres.

Je me reculai, lui fis un petit sourire aux tons désolés.

-Ma seule noblesse, ma seule fierté, c'est d'être avec toi, maintenant, et c'est de porter ton enfant, tu sais. Je vous aime tellement tous les deux que j'ai l'impression que mon coeur va déborder, lui avouai-je avec un petit rire un peu gêné.

Lorsqu'il me parla de contes, mon regard s'illumina, et je le fixai avec un grand sourire.

- Oh, oui, j'en ai quelques unes, des histoires !... J'aime bien, les raconter. J'ai hâte de pouvoir faire la même chose avec Mitsuki, dis-je avec un grand sourire heureux.

Je m'arrêtai soudain.

- Oh, euh, pour le prénom, c'est juste ... Provisoire, hein, en fait c'est ... commençai-je, un peu gênée face à ses yeux violets interrogateurs.

Ses yeux. Oh, existait-il une partie de Dark que je n'aimais pas avec tant de passion ? Sans doute non, mais je crois que ses yeux étaient la pièce majeure, la clé de voûte de tout son être. Je les aimais tant, eux aussi ! Les mêmes que la petite fille de mon rêve. Les mêmes que ma fille. Ceux qui m'avaient fait dire oui au monde.

Tandis que j'essayais de m'expliquer, un peu balbutiante et, pour le coup, sacrément incohérente, j'aperçus un mouvement à l'extérieur du temple. Je sondai les alentours. Une énergie faible, et sans aura. Un humain, un être "normal"...

- Tu l'as senti, toi aussi ? demandai-je à Dark, soudain sérieuse. Il y a quelqu'un. Un "normal". Dehors.

Je balayai l'autel du regard, remis précipitamment la photo de ma mère en place, cherchant une sortie. Je pestai. On était forcés de se croiser. Je me mis à côté de Dark, afin qu'il me cache un minimum, essayant d'arranger mes cheveux pour qu'aucun ne révèle mon petit secret. J'inspirai profondément, sentant mon ventre se contracter. Je serrai les dents. Ma chérie, ce n'est pas vraiment le moment de faire mal à Maman... Je saisis la main de Dark, doucement. Juste son contact. Juste son soutien, et moi qui lui offrais le mien. J'avais l'impression dans ces instants, que l'on n'était qu'une seule et même personne. Plus qu'une équipe, plus qu'un couple, plus que deux gens qui s'aimaient. Une entité qui ouvrait les portes de toutes les possibilités de ce Monde. Une entité possédant les lois de l'Infini.

Ce fut un vieux monsieur qui entra, courbé, tenant sa baguette d'encens dans la main. Il s'avança en petits pas sereins, nous salua d'un signe de tête bref, concentré dans son deuil, dans son hommage aux morts. au bout de quelques instants, il se tourna de nouveau vers nous. Je baissai la tête, faisant mine de me recueillir. J'avais reconnu ce vieux monsieur. Il avait été au service de mes parents toute sa vie. Il s'appelait Hiro Takada... Je m'en souvenais encore. Sa voix, un peu faible, mais dénotant d'une sagesse profonde, s'éleva dans la petite pièce.

- Vous connaissiez Amane-san et John Katsuo-san ? demanda-t-il avec un petit sourire.

A l'évocation du nom de mes parents, je relevai quelque peu la tête. Tss, sale habitude. Je baissai immédiatement la tête, mais crus croiser son regard brièvement. Je serrai la main de Dark un peu plus fort. Je sentais venir une crise. Non, ma chérie, pas maintenant, sinon Maman va avoir des ennuis ...

**Dark** Ven 24 Juin - 12:57

Mitsu...ki ? J'observai Mist avec un regard interrogateur, quelque peu surpris. Je ne savais pas que c'était un garçon, je ne savais pas que c'était une fille... Et je ne savais pas que le bébé avait un nom !
Face à mes pupilles qui la questionnaient, Mist sembla un peu décontenancée, comme si elle avait parlé un peu vite et qu'elle avait jeté l'information sans y avoir pensé avant. Elle bafouilla quelques mots, sans parvenir à un résultat concret, et je ris doucement, tandis qu'elle se perdait dans ses pensées. J'eus alors le temps de réfléchir à la question, et aussi de me souvenir de ce bon vieux japonais pour, après avoir imaginé les kanas qui composaient le nom "Mitsuki", comprendre que ça aboutissait à une interprétation équivalente à "Jolie Lune". Un nouveau sourire, et tandis que j'allais avouer à Mist que ce prénom ne me dérangeait absolument pas et que je le trouvai magnifique, je la sentis se tendre, pour, quelques secondes plus tard, aboutir à la sensation d'une présence qui se rapprochai.

- Tu l'as senti, toi aussi ? me demanda-t-elle, soudain sérieuse. Il y a quelqu'un. Un "normal". Dehors.

Je hochai la tête, accompagnant mon geste d'un léger "hn hn". Je n'eus pourtant pas tellement le temps de réagir, que Mist, emportée, s'activa d'un coup, reposant la photo de sa mère et cherchant dans toutes les directions une possible sortie. Tandis qu'elle se replaçait à côté de moi, se cachant au maximum après avoir constaté que le croisement était inévitable, je sentis une nouvelle énergie, ponctuelle, pointer le bout de son nez. Une quatrième, en plus de celle de cet inconnu, dehors, celle de Mist, et la mienne... Une faible énergie, si douce, présente... Dans le ventre de Mist... L'énergie de notre fille.
Elle saisit ma main, et quelques secondes plus tard, j'observai un vieux monsieur entrer, une baguette d'encens dans la main, s'avançant dans la pièce pour se recueillir. Il nous avait vaguement salué, mais il ne nous avait pas regardé pendant assez de temps pour que je puisse le reconnaître. En tout cas, je ne voyais absolument pas qui c'était. pas une photo, pas une... Je me stoppai. Je savais que Mist l'avait reconnu. Et plus je me remémorai son visage -étant donné qu'imitant Mist, je fis mine de me recueillir à mon tour- plus je le revoyais. Oh, certes, rien de bien défini, une image floue... Mais il était présent, sur une des photos que j'avais pu voir chez Mist. Nous étions encore Takeshi, Yujiro, Etsuko, et Kasumi, à cette époque... Mais je l'avais vu. Alors qu'on était passés chez elle, lorsque nous étions de notre côté, j'avais observé quelques photos, dans mon coin. Aucune vraie photo d'elle, bien évidemment... Mais dans les autres photos, j'avais remarqué un homme, dans le fond, habillé d'un éternel costume noir. Il s'occupait du jardin, nettoyait la maison... Puis, lorsque nous étions partis, nous l'avions croisé, et il nous avait vaguement salué, poliment. Mais pourquoi faire attention à un domestique ? Personne, normalement ne fait attention aux domestiques. Et je ne faisais pas partie des exceptions... C'est pourquoi je mis un petit moment avant de le reconnaître, là.
C'est à ce moment là qu'il nous demanda si nous connaissions... Amane-san et John Katsuo-san. J'en déduis qu'il s'agissait là des prénoms des parents de Mist. Elle releva un peu la tête, avant de la rabaisser soudainement, resserrant son emprise sur ma main. La faible énergie de... Mitsuki, refit visiblement des siennes.
Je relevai la tête à mon tour pour croiser le regard du vieil homme à l'allure si faiblarde, comme si toute ces années de travail l'avait anéanti. Sa posture, sa voix qui semblait sortir des entrailles de son corps, malgré cette connotation de sagesse. Mais pourtant, il semblait apprécier ces gens pour qui il avait travaillé. Il ne leur en voulait pour rien... Pour absolument rien.
Je lui rendis son sourire, pour enfin lui répondre. Inutile de se recueillir plus longtemps. Si Mist le faisait, c'était surtout pour se cacher...

-Oui, nous le connaissions.

Un mensonge, une histoire... Un couple. Nous étions un couple, marié ? Pourquoi pas... L'aura qui se dégageait de nous depuis que nous étions Master nous "vieillissait". Tout était possible donc... Et je... Nous les connaissions. Non, moi ! Moi, je les connaissais, plus qu'elle. Et pourquoi ? Pourquoi...?

-Enfin, surtout moi. Ma femme m'accompagnait parfois, mais elle les connaissait moins que moi. J'étais un de leur plus fidèle client ! Il faut dire qu'ils avaient atteint un si haut niveau de technologie.

Caressant doucement le dos de la main de Mist de mon pouce, je continuai à sourire, repris machinalement, lancé dans mon mensonge.

-Comme je venais régulièrement, j'avais noué une certaine amitié avec eux, même s'il s'agissait certainement plus d'une amitié qu'ils nouaient avec leurs clients par politesse.

Mon mensonge était-il plausible ? Peut-être pas... Pendant un instant, je me demandais s'il m'avait reconnu, mais j'en doutais fortement. Il ne m'avait vu qu'une fois, et plus d'un an s'était passé depuis cette fois-là.
Je tirai alors doucement sur la main de Mist, attendant qu'elle relève la tête.

-Par contre, excusez-nous, mais nous allons devoir vous laisser...

Sentant une nouvelle fois l'énergie dans le ventre de Mist, je serrai doucement sa main.

-Nous avons été invité chez des amis, et nous sommes déjà en retard...

Je m'inclinai, par respect, face à ce vieil homme à l'allure sage, et commençai à me diriger vers la sortie, tirant Mist avec moi. Tandis que nous allions sortir, la voix du vieil homme s'éleva à nouveau dans notre dos.

-Excusez-moi de vous retenir, mais... Mademoiselle... Je crois vous avoir déjà vu quelque part... Votre visage me dit quelque chose. Vous ne seriez jamais venu au manoir Hojitake ?

**Mist** Lun 27 Juin - 0:02

Alors que j'espérais qu'un miracle se produise, ce fut Dark, mon miracle permanent, qui entra en action. Je retins un sourire jubilatoire en l'entendant inventer l'alibi parfait. Après tout, c'était son domaine; les rôles à jouer, le fait de se sortir dans des situations difficiles, il faisait ça tout le temps quand il volait. Je l'écoutai prendre en assurance. C'était son domaine, et dans ce domaine là il était le meilleur. Une bouffée de fierté m'envahit, bien que cette sensation soit sans doute inappropriée dans une telle situation. Mais je ne pouvais m'en empêcher; après tout... Il était vraiment doué.

Les contractions au niveau de mon ventre me faisaient de plus en plus mal. Je sentais le petit corps de ma fille bouger contre mes côtes, contre mon estomac, comprimer mes poumons et faire pression de l'intérieur sur mon corps tout entier qui se contractait. Saleté de douleurs ... Hikaru m'avait bel et bien dit que je devais m'y attendre à terme, même si ce n'était pas forcément le signe d'un accouchement. Comme ma grossesse n'était pas normale, le bébé comprimait tout l'intérieur de mon corps. Je n'en avais pas trop parlé à Dark, ne voulant pas l'inquiéter, et lui avais seulement avoué du bout des lèvres que c'était une grossesse plus douloureuse que dangereuse -il l'avait, de toute façon, aisément deviné. Sentant son pouce caresser ma main pour me soulager, je compris qu'il sentait notre fille s'agiter. Je serrai les dents. J'avais vraiment mal...

Je me concentrai sur Takada-san, ne voulant surtout pas relever mon visage vers lui. Je m'en voulais d'éviter ainsi l'homme qui avait voué sa vie à celle de mes parents, et qui m'avait presque élevée, cependant je n'avais pas le choix. S'il me reconnaissait, les conséquences seraient terribles. Nous allions partir grâce à Dark auquel je m'étais entièrement confiée, le suivant comme un petit poussin, voulant me faire plus discrète que possible. Cependant, la voix usée du vieil homme me fit me stopper. "Excusez-moi de vous retenir, mais... Mademoiselle... Je crois vous avoir déjà vu quelque part... Votre visage me dit quelque chose. Vous ne seriez jamais venue au manoir Hojitake ?"

Je me figeai, sentant un frisson parcourir mon échine. J'allais lui répondre poliment que je n'avais jamais eu l'honneur d'y mettre les pieds, lorsque je sentis la douleur de mon ventre s'accentuer brusquement. Non !... Retenant un cri en plaquant ma main contre ma bouche, je tombai à genoux, le souffle coupé. Les larmes me montèrent aux yeux. Ma chérie, non, non, non ... Papa et maman vont avoir des ennuis, non ... Un glapissement m'échappa, tandis que je me courbai en deux, tenant la main de Dark compulsivement.

Et soudain, alors que je crus entendre Takada-san s'inquiéter à mon sujet -mes sens étaient flous, et je n'arrivais à distinguer que Dark dans la brume cotonneuse qui envahissait mon esprit pétri par la douleur-, ma casquette lâche glissa. Je relevai la tête; horrifiée, pour voir mes longs cheveux blancs dégringoler le long de mon dos et de mes épaules. Je tournai mes yeux brillants de fièvre vers Takada-san, ne sachant que dire ou que faire, lorsqu'une vague de douleur me fit échapper un gémissement de douleur qui me plia de nouveau en deux.

- Je suis... désolée, soufflai-je à Dark entre mes dents serrées. Je suis désolée, j'ai ... trop mal ... lui dis-je.

Et je crus que mon coeur se stoppait à cet instant, quand j'entendis Takada-san tomber à genoux derrière nous, et murmurer avec le ton de celui qui voyait les morts, "Kasumi-san"...

**Dark** Sam 26 Nov - 0:07

Tout avait malheureusement été de travers. Mais pouvais-je en vouloir à Mist ? Ce n'était pas de sa faute... Au contraire, elle avait subi au maximum de sa capacité les mouvements sans doute trop brusque de... Mitsuki. Mitsuki, un prénom cependant si... Rah, ce n'était pas le moment !
Observant le vieil homme fixer la magnifique chevelure blanche de Mist, je serrai les dents. Allez vieux, ce n'était pas le moment de perdre contenance comme ça !
Je serrai à mon tour la main de Mist, voulant lui montrer que j'étais là. Décidant qu'entre elle, son ventre, sa douleur, ses yeux pétillants, et le vieux, elle était la plus importante, je lui adressai un sourire doux, et m'accroupis face à elle. Je dégageai les quelques mèches qui masquaient son front, et y déposai un baiser, constatant qu'elle commençait à avoir de la fièvre. La savoir si mal, sentir ces deux énergies, petite et gigantesque, se soulever en même temps, la faire souffrir ainsi, ça me tordait l'estomac. J'avais toujours refusé de la laisser un jour, rien qu'un, dans cet état-là, refusant de la voir mal... J'avais refusé de la revoir dans cet état-là ce jour où j'avais fait la plus grosse erreur de ma vie : l'abandonner.
J'avais décidé que je ne referais plus jamais cette erreur. Désormais, j'allais tout faire pour elle... Tout... Absolument tout.
Entrelaçant ses doigts au mien, je la regardai dans les yeux, souriant, confiant.

-Chut... Calme-toi. Respire. Tout va bien se passer mon amour. Tout va bien se passer. Je te le promets.

Je déposai un baiser furtif sur ses lèvres avant de me relever lentement. Je la hissai sur ses pieds, soutenant chacun de ses mouvements, gardant un bras dans son dos pour l'aider à se tenir correctement debout.
Il restait pourtant un problème. Et pas des moindres...

-Je suis désolé pour tout ça. Sachez cependant que cette personne qui se trouve devant vous, cette personne que vous présumez avoir reconnu... Vous ne la connaissez pas. Ou plutôt... plus.

Sentant le bébé refaire des siennes, je serrais Mist contre moi, passant une main derrière sa nuque, laissant quelques doigts remonter dans ses cheveux.

-Cela dit, à vrai dire... Je crois que vous n'avez jamais connu la vraie Kasumi.

J'embrassai la joue de Mist, devenue humide à cause de la fièvre. Je lui souris, croisai l'espace de quelques secondes son regard, avant de reposer le mien sur cet homme.

-Mais enfin... J'imagine que vous comprendrez tout cela par vous-même. Je ne peux pas vous accordez plus de temps et j'en suis sincèrement désolé. Peut-être... Peut-être aurons-nous un jour l'occasion de nous recroiser, et peut-être pourrons-nous à nouveau parler, à moins que dès lors vous ne décidâtes qu'il soit plus important de nous détruire pour tout le mal qu'on a certainement pu faire.

Je décidai que forcer Mist à marcher n'était pas approprié, et surtout pas pratique, et je me baissai pour passer une main sous ses genoux, la soulevant d'un coup.

-Je vous souhaite de passer une agréable journée. Sachez que je suis tout de même heureux d'avoir pu faire contre connaissance... Désolé de ne pas pouvoir vous saluer.

Je lui adressai un signe de tête, signe d'au revoir, et fis volte face avant de m'éloigner d'un pas pressé.

-Respire doucement, Mist... respire doucement. Tout va bien se passer, je te le promets.

Je lui souris à nouveau, et l'embrassai sur la joue. Ca y est, nous étions dehors... Nous étions enfin sortis du tombeau.

**Mist** Sam 31 Déc - 2:54

Alors que je m'étais effondrée, craignant le pire, ayant plus que jamais honte de moi même, de ma faiblesse, et du spectacle pitoyable que je donnais, il était arrivé. Il m'avait sauvée, comme il le faisait avec tant d'aisance, comme il le faisait à chaque seconde. Chacun de ses souffles était pour moi la piste vers la sérénité. Chacun de ses gestes sonnait comme un des pas vers ma rédemption.

Depuis combien de temps me portait-il ? Me supportait-il ? J'avais l'impression qu'il avait toujours été là pour m'aider, moi qui semblais si vulnérable, si faible, encore incapable de ne pas l'inquiéter. Alors que la douleur s'intensifiait, et que je sentais une fièvre brumeuse me guetter, j'entendais Dark qui me parlait, m'encourageait. Encore, comme toujours, il était là. Lui, rien que lui, si parfait, si prévenant, tellement adorable. Je m'en voulais tellement de faire peser autant de poids sur lui, je m'en voulais tant, de le contraindre ainsi à s'occuper de moi.

La douleur s'intensifiait, je délirais. Seuls les baisers de Dark me faisaient émerger doucement, par piques de conscience.

- Je suis désolée mon amour ... Pardon, pardon ... soufflai-je. Pardon Takeshi ... Pardon Dark ... Pardon mon amour, mon amour je suis désolée ... soufflais-je entre deux pics de douleur, la tête dodelinant contre son torse, tandis que je luttais pour ne pas m'effondrer. Ça va aller, ne t'en fais pas je ... Je vais aller bien ... Je suis désolée ... Pardon ... Ça va aller mon amour ... dis-je en lui saisissant la chemise d'une main, avec douceur, comme si je me raccrochais à lui.

Cependant, à l'instant où il me prit dans ses bras, je sentis la douleur s'accentuer. Je ne pouvais en supporter plus ... Je serrai sa chemise un peu plus fort, lui jetai un dernier regard fiévreux, avant de m'évanouir contre son torse, dans un souffle, rageur et désespéré.
Pardon, oui, pardon mon Amour, & Merci ...

°°°

J'étais resté à l'entrée du temple, voiyant cet inconnu qui émanait tant d'énergie porter Kasumi-san que je reconnaissais à peine. Étais-ce vraiment elle ? Qui étaient-ils ? Quelle était cette aura qu'ils dégageaient, cette puissance, cette force, cette beauté ?

Je serrai les poings, la tête basse. Ce jeune Homme -quel âge avait-il ? Il semblait si âgé, et pourtant était si jeune ... - avait raison. Je ne connaissais pas cette femme qu'il portait dans ses bras, qui semblait tant souffrir, et que lui semblait tant aimer. Je ne savais qui était cet Homme auquel elle avait confié sa vie, son corps, sans doute sa confiance et son coeur, je ne savais pas, je ne savais plus.

J'avais connu le nourrisson chétif et mis à l'écart, l'enfant solitaire et intrépide, curieuse et renfermée, poussée à bout et désireuse d'être aimée. J'avais connu l'adolescente révoltée, blessée, détruite, violente, à bout, toujours aussi seule, toujours aussi triste, seulement plus amère. Mais je ne connaissais pas cette femme, cette femme qui semblait si accomplie ... Et surtout si entourée, tant aimée.

Je vis le jeune homme s'occuper d'elle, la porter, jetant des regards angoissés à son ventre. Son ... Son ventre ? Je me raidis. Serait-elle enceinte ?

Je restai assis, sous le choc. Non seulement elle était vivante mais en plus la famille Hojitake avait une descendance ... Certes, il restait Hikaru, qui s'était entièrement consacré, avec l'argent familial, à une vaste oeuvre caritative, à ce que l'on disait, et qui vivait en ascète. Mais si Kasumi attendait bel et bien un enfant, alors les implications ... Pour l'héritage, pour l'entreprise, étaient énormes ... Il fallait ... Il fallait Les prévenir...

Je fronçai les sourcils. Pour le moment, ce n'était pas le plus important. Je devais gagner du temps, m'occuper de Kasumi-san et en profiter pour les retenir un peu. Je me redressai, trottinant difficilement jusqu'au couple.

- Laissez moi vous aider. Amenez la dans cette dépendance, à côté du temple, dis-je en montrant une petite maison à côté du temple funéraire. C'est la mienne, elle pourra s'y reposer. Et je sais comment soigner les maux de grossesse, me risquais-je.

Voyant qu'il me regardait, je m'inclinai promptement.

- Laissez moi vous aidez et m'occuper de Kasumi-san, je vous en prie ! C'est mon devoir et mon honneur qui sont en jeu.

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